dimanche 30 novembre 2014

samedi 29 novembre 2014

Happy Thanksgiving !!!

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Thanksgiving... Jusqu'à cette année, pour moi, Thanksgiving, c'était un truc des séries américaines. Et puis, je suis arrivée aux US... Et j'ai regardé la liste de mes jours de congés. Pour Thanksgiving, on a deux jours de congés. DEUX. Sachant qu'on n'a même pas Pâques ou l'armistice de la 1ère guerre mondiale, rendez-vous compte, deux jours!!! Initialement, on pensait aller en Louisiane ou en Floride, bref, en profiter pour voyager. Ça, c'était ce qu'on s'était dit en arrivant à New York. Et puis, est arrivée ma collègue américaine, qui avait vécu quatre ans en France. Et l'une de ses premières réflexions, alors qu'on prenait tranquillement notre café un beau matin d'août, fut "cool, on a deux jours pour Thanksgiving" (les jours fériés sont affichés dans la cuisine au bureau). Bon. Thanksgiving, ça doit vraiment être quelque chose. Et puis, le temps a passé, août septembre octobre... Tellement occupes que nous étions, nous n'avions pas vraiment reparlé de Thanksgiving. Du coup, lorsque mi octobre, elle a proposé de nous inviter chez elle, on n'a pas vraiment hésité longtemps avant d'accepter! Un vrai Thanksgiving américain, avec une vraie famille américaine, dans une vraie maison américaine! Pour les besoins de l'histoire on rebaptisera ma gentille collègue américaine qui parle couramment français Vikingette (sur une idée originale de l'Homme puisqu'elle est d'origine suédoise et blonde aux yeux bleus. A prononcer Vikinguette). Pour les besoins de l'histoire toujours, on rebaptisera mon autre collègue, elle aussi de la partie, Brunette, en raison de ses yeux et de ses cheveux bruns. Les présentations étant faites, nous pouvons continuer l'histoire.


Tout commence mercredi, avec l'arrivée supposée de la neige. Je ne sais plus si je vous avais déjà parle de la neige, mais la neige devait déjà arriver le mardi de la semaine précédente, en pleine nuit, ce qui m'avait coûté quelques réveils pour vérifier l'état du ciel et des routes (Bison Futé bonjour). 2h du mat: pas de neige. 3h: rien. 4h: toujours rien. Du coup à 5h je me suis rendormie, en maugréant contre The Weather Channel. Mercredi donc, de la neige à prévoir (selon les prévisions de la météo de Vikinguette 1 yard, selon celles de Brunette 3 feet). Quel qu'en soit le nombre en tous cas, moi je l'attendais de pied ferme (du coup, deux). En guise de neige, il a plu toute la journée avec un vague épisode pluie-neige aux environs de 11h. Déception encore une fois, c'est décide, j'arrête de croire la météo. Une pluie que nous avons d'ailleurs bien sentie en allant nous balader l'après-midi avec l'Homme, puisque j'étais sortie à 15h du bureau, veille de long weekend oblige. D'ailleurs ici, on n'appelle pas ça un "long weekend" mais de véritables "holidays". Comme quoi la notion de vacances peut être toute relative...

Toujours est-il que jeudi matin, 9h05, nous voilà assis tous les trois dans un train pour New Haven, Connecticut. Deux heures de trajet, une demie-heure de voiture et nous voici dans la famille de Vikinguette. Laissez moi vous parler tout d'abord de la maison. C'était la première fois que je pénétrais dans un intérieur américain (dit comme ça, ma phrase peut paraître bizarre). La maison en elle-même était située dans un "neighborhood",  un quartier résidentiel de la ville de Middle Town ou les maisons étaient toutes immenses et avec chacun un style particulier. La maison des parents de Vikinguette était drôlement chouette (ça rime). Grande, lumineuse et parfaitement décorée.

[la table parfaitement dressée]

[avec des couleurs automnales et une mini dinde évidemment!]

[Chaque verre avait sa propre "ring" pour que l'on puisse facilement reconnaître le sien]
Quand nous sommes arrivés, vers 11h45, la table était mise, le service de mariage sorti et je dois dire que nous nous sommes très vite sentis à l'aise. Les parents de Vikingette ont été vraiment adorables avec nous. Un vrai sens de l'hospitalité. Et je ne dis pas ça juste parce qu'il se pourrait qu'un jour elle lise ces lignes, non, vraiment, nous nous sommes sentis immédiatement à notre aise. La maman et la tante de Vikingette étant d'origine québécoise, elles parlaient et comprenaient le français, ce qui l'a parfois aidée sur des mots de vocabulaire précis (toujours ce foutu vocabulaire qui me fait défaut! Même si maintenant je sais que cheminée se dit "fire place" et qu'OJ désigne l'Orange Juice). Quand nous sommes arrivés, la dinde était déjà au four depuis 3heures. Le papa de Vikingette (qu'on pourra renommer "Chef" en raison de ses qualités de cuisinier) nous a expliqué qu'il la cuisait dans un sac plastique pour gagner du temps, sinon la bête prendrait plutôt 9heures à cuire. Oui, je parle de "bête" car ladite bête pesait -hors farce- 27 pounds. Sachant qu'il faut un peu plus de deux pounds pour faire un kilo, nous étions donc sur une bête de 11 kilos environ. Sacrée bête donc. Le grand-père de Vikingette, 89 ans au compteur et en pleine forme, s'est chargé de la découpe, tandis que nous bavardions tranquillement autour d'un verre de vin en grignotant quelques légumes d'apéro et des crab-stuffed mushrooms (Pauline, si tu lis ça, tu aurais kiffé je pense) et en attendant que le reste de la famille n'arrive. 

[la dinde en sachet, cuisson "rapide" garantie.
PS: prendre un sac plastique résistant au four, pas comme le plat des poulets rôtis du supermarché hein]
[Action!]
Nous nous sommes attablés vers 13h comme prévu. Lorsque la dinde, ses 5 ou 6 sides et nous avons été parfaitement en place, est arrivé le moment de la bénédiction. Étant donnée mon éducation quelques peu contradictoire en matière de religion, je n'avais jamais assisté à une bénédiction de repas. Bon, aussi parce que ça se fait beaucoup moins en France je pense aussi. C'était un moment vraiment chouette, parce que la maman de Vikingette à remercié tout le monde d'être venus pour célébrer ensemble ce Thanksgiving (c'est à ce moment la que j'ai fait un rapprochement avec le nom de la fête, mieux vaut tard que jamais). Ensuite, a commencé la ronde des plats. Comme il y avait une dinde, un certain nombre de sides, du jus, de la cranberry sauce, de la salade et ses sauces, je pense que nous avons bien mis un quart d'heure à remplir les dix assiettes, en nous passant les plats les uns après les autres. Tout était absolument délicieux, de la cuisson parfaite de la dinde au gratin patates-oignons-fromage de la tante, en passant par la purée de patates douces, de patates normales, la julienne de carottes et navets (confits au sirop d'érable).... Tout était délicieux. Même les mushrooms déglacés au cherry, moi qui ne suis pourtant pas fan de champignons. Et la farce. Que dire de la farce si ce n'est qu'elle avait été méticuleusement préparée par Chef, selon une recette de sa grand-mère et qu'elle était succulente. J'ai même pensé demander la recette pour farcir mes tomates l'été prochain et puis, non, les recettes de cuisine, c'est un secret de famille (maman, j'attends toujours la recette de la brioche aux pralines, la seule, l'unique et fais moi penser de redemander à mamie sa recette des bugnes, tiens. Plus efficace que le post-il, la note dans l'article de blog). Évidemment, je me suis resservie de la dinde, tout comme l'Homme, parce que non, c'est notre premier Thanksgiving, il faut faire honneur aux plats.

[C'est ça, 27 pounds]

[et ça, c'est mon assiette !]
Comme Vikingette avait apporté de la pumpkin pie du meilleur magasin de pumkin pie de New York, et un cheesecake mais ça n'a rien à voir ici, et qu'il fallait la réchauffer vingt minutes, nous en avons profité pour faire une petite pause digestive sur le divan. Une demie-heure plus tard, nous sommes retournés à table, pour goûter ce que certains appelleraient la Sainte-Trinité-des-desserts (un principe selon lequel le dessert, tout comme la Sainte-Trinité, ne peut arriver seul mais forcément en trio): la pumkin pie agrémentée de crème fouettée maison, le New-York style vanilla cheesecake et une tarte à la mousse au chocolat, réalisée par Chef elle aussi. Évidemment, j'ai pris des trois, au prétexte du premier Thankgsgiving, il faut goûter de tout, hein. 

[et dire que ma mère m'a fait croire pendant 29 ans qu'on ne pouvait rien faire d'autre que du flan sucré ou de la soupe avec de la courge...]
En résumé, le repas était délicieux et, contrairement à ce qu'avait annoncé Vikingette (attention, ce n'est pas comme en France, nous on pose tout sur la table et en une heure c'est plié), nous avons passé plus de deux heures à table... Sans doute grâce à la pause, mais aussi sans doute parce que nous n'avons eu de cesse de poser des questions et de discuter avec nos hôtes, bavards que nous sommes. Enfin, quand on connaît l'Homme et Brunette, on se doute que c'est surtout moi la bavarde, hein. Heureusement qu'il y avait la barrière de la langue, sinon le dîner aurait pu durer encore plus! Bon, je vous rassure, c'était pas non plus le 14h-20h du repas de Noël à Duerne hein, mais quand même! Je m'attendais à quelque chose de plus express et de moins convivial, tandis que là, j'ai vraiment eu l'impression de partager un vrai repas de famille!

[desserts (morceaux choisis)]
Ensuite nous nous sommes lentement dirigés vers l'immense canapé (on a tenu à 8 quand même dedans!) et avons tenté de comprendre les règles du football américain. J'avais lu que les équipes de Détroit et Dallas jouaient toujours pour Thanksgiving et c'était bien le cas! Avec un halftime d'une demie-heure, avec show des pompom girls (les vraies, pas moi!) et du"chanteur" Pitbull. Et puis d'un autre aussi, mais j'ai oublié son nom. Tant pis de toutes façons, ça ne vaudra jamais VD. (Et la, j'ai une image d'un stade rempli avec, au milieu de la pelouse, une scène et Vincent  Delerm seul, au piano. Ok, ceci n'arrivera jamais je sais hein, mais on a le droit de rêver quand même). Légèrement assoupis (la faute à une enzyme spéciale contenue dans la dinde qui a des propriétés soporifiques, dixit Vikingette, on avait donc une vraie excuse pour piquer un roupillon), nous reprenons le cours du match et je crois que, dans les grandes lignes, j'ai compris les règles du football américain. Toujours utile en vue du Superbowl en janvier prochain.

(Interruption musicale pour vous dire que comme les gamins à côté dans le train jouent au Time's up avec une appli iPhone -c'est beau la technologie- et qu'ils viennent de deviner les Spice Girls, j'ai maintenant "if you wanna be my lover" dans la tête. Oui, maintenant vous aussi, inutile de me remercier)

Vers 18h, lorsque chacun s'en est retourné dans sa contrée (enfin techniquement, le grand-père habitait à 1h, la tante à 20 minutes et son fils de 17 ans aussi; d'ailleurs je ne me ferais jamais au fait que les gamins conduisent seuls à 16 ans ici, même si, je conçois tout à fait que cela s'explique étant données les distances et les nombreuses activités périscolaires), nous sommes remontés en voiture pour aller fêter Noël. Non je plaisante. Enfin, pas tout à fait, dans le sens où, la fin de Thankgsgiving donne le coup d'envoi aux célébrations de Noël. Du coup, pour bien se mettre dans l'ambiance, nous sommes allés visiter un petit parc rempli d'illuminations, qui se faisait entièrement en voiture. C'était assez kitsch, mais ça nous a bien mis en condition pour commencer à nous préparer à Noël :)))

Et puis, pour couronner le tout, il y avait bien de la neige chez les parents de Vikingette, hein...



lundi 24 novembre 2014

Run for Life ! Trail dans le Bronx!

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Il y a un mois, inspires sans doute par les marathoniens, nous avions repéré une course que nous pensions dans nos cordes: le Pete McArdle Cross Country 15km. Évidemment nous n'avions jamais couru 15km (enfin si, moi une fois en avril, piquée au vif parce que j'avais l'impression qu'autour de moi tout le monde pouvait courir facilement 15km "bah oui, 15km c'est facile" m'avait même dit une copine avec qui j'étais allée courir à une allure plutôt pépère quelques fois pendant la pause déjeuner à Paris...), mais nous avions le choix entre une course de 4km ou un 10km le deuxième dimanche de janvier, autant dire que le choix était réduit. #radinmalin avait quand même jeté un œil au semi de Brooklyn mais à $120 la course, elle a pris ses jambes à son cou (ha ah ha).

[des Canadian geese, partout!]
Du coup, après en avoir parlé toute la semaine et malgré les tentatives (subtilement déguisées) de l'Homme pour retailler (Ma météo (l'Homme à sa propre météo, qui bizarrement ne prévoit pas le même temps que la mienne) annonce de la pluie demain / ah ils annoncent du froid dimanche / tu vas être fatiguée dimanche après ta semaine à Dallas), ce matin en se levant, hop, ni une, ni deux, petit dej des champions. Ce qui signifie pour moi ma bouillie étrange yaourt-son de blé-flocons d'avoines et pour l'Homme compote de pommes, avec un extra tartine au Nutella exceptionnellement. Le tout sur fond sonore de Johnny Halliday (ensemble on va gagner). Avec variante Eyes of the Tiger évidemment, LA chanson qui motive l'Homme à aller courir de bon matin.

Enfin, de bon matin... Étant donnée la saison et les températures fraîches habituellement, le départ était à 11h30 dans le Bronx, au Van Cortland Park pour les curieux. Après un départ chaotique sur fond de travaux du métro quelques peu ralentissant (un jour je ferais un article sur le métro new yorkais, promis, parce que c'est vraiment autre chose), nous voici au parc 30 minutes avant le départ. Le temps de s'inscrire et de déposer le sac à la consigne, hop nous voilà prêts au départ.
Ici, nul besoin de certificat médical (ce qui nous arrange étant donné le coût d'une visite chez le médecin -un jour aussi je ferais un article sur le coût de la santé, promis- ) et les consignes se font obligatoirement dans un sac plastique transparent. Toujours le traumatisme du marathon de Boston ?



11h30: le départ de la course est donné (pan! Comme aux JO!), et nous partons en troisième ligne. Évidemment en vingt secondes, nous sommes dépassés par une centaine de personnes et en deux minutes par une autre centaine. Ce qui ne nous empêche pas de démarrer très rapidement (à + de 12 km/h, pour nous c'est vraiment rapide) sur la pelouse d'un terrain. Ensuite direction le bois avec les collines. Collines que personnellement, j'avais qualifiées avec dédain d'un "ça?!?" lorsque l'Homme m'avait montré l'itinéraire avant de débuter le trail. Collines qui se sont avérées monter plus que de simples collinettes comme le laissait supposer de loin leur observation. Premier tour dans les collines un peu dur pour les cuisses, mais ça passe, l'Homme et moi restons groupés. Groupierrrr même.

[21 ans les jeunots devant. Ils ont couru à peu près deux fois plus vite que nous, mais où est donc passé le respect aux aînés?]


12h05: début du second tour dans les collines. Cette fois-ci on sait à quoi s'attendre et au 7eme kilomètre, sur la deuxième montée, ma cuisse gauche encore endolorie du footing de vendredi se raidit. L'Homme, vaillamment dopé au Nutella avance d'une foulée tranquille et me distance de quelques dizaines de mètres. A noter cependant l'intervention d'une chinoise de 61 ans (nos âges étaient notés sur nos dossards et elle l'avait clairement exprimé à un gars qui essayait gentiment de l'encourager, auquel elle avait sèchement répondu "I'm 61, what do you think?!?"), qui après avoir demandé assez brutalement à l'Homme de se pousser pour la laisser passer et lui avoir au passage signalé que les écouteurs étaient interdits, m'a presque agressee pour me dire la même chose "earphones are not allowed here". Ce qui, outre une envie irrépressible de lui coller une baffe ou de lui tirer la langue (oui moi aussi, Ambre) m'a évidemment énervée au plus haut point et poussée à effectuer un sprint pour rattraper l'Homme et lui expliquer ma mésaventure. Juste pendant la grande montée. D'où peut être éventuellement une légère baisse de rythme sur la fin de cette grande montée pour ma part et qui permit à l'Homme, lequel s'était bien gardé de me répondre, de s'éloigner un peu. Fort heureusement mes grandes jambes et sa gentillesse me permirent de le rattraper sur le plat juste avant l'amorce du troisième tour.


12h30: le troisième tour débute. Soyons clairs, personnellement j'ai les jambes en compote et officiellement l'Homme aussi. Ce qui ne l'empêchera pas de prendre son envol dès la première montée des collinettes, troisième édition. 


12h50 et des brouettes: Après un sprint final commencé bien trop tôt (au début du dernier kilomètre), je vois enfin la ligne d'arrivée... Conclusion: se méfier du mot "trail"... Ça change un peu la donne entre courir 15km sur du goudron et au plat et 15km entre les racines et les collines...

A l'arrivée, même pas eu droit à un t-shirt avec la fameuse inscription "Run for Life"... Déception parce que je pourrais presque dire que je n'ai couru que pour ça, m'enfin, le temps de se changer, hop, nous voici au Burger King pour récupérer des forces! Et quand même, hein... Les onion rings du Burger King et ben... Je crois que c'est ceux que je préfère (chut)!


samedi 22 novembre 2014

La classe à Dallas !

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Comme je le précisais dans l'article du défi blog sur le voisinage, cette semaine, j'étais à Dallas, pour un déplacement professionnel.

[J'ai annoncé: la classe à Dallas! Même si là, j suis dans le taxi a NYC!]
Une semaine avant de partir, j'ai quand même regardé la météo et là, stupeur et tremblements comme dirait Amélie Nothomb, la température était autour des 30 degrés. Fahrenheit, pas Celsius. Je précise hein, parce que personnellement, si je n'avais pas regardé la météo, je m'attendais vraiment à avoir 30 degrés Celsius! Ben quoi? Vous avez déjà vu des films ou les cowboys sont ensevelis sous deux mètres de neige, ou les chevaux ne peuvent plus sortir parce qu'il y a du verglas sur les routes? Moi non. Donc je m'attendais à un bel été indien en allant à Dallas. C'était en oubliant l'échelle des États-unis encore une fois... Le Texas fait 1,3 fois la superficie de la France. Pour 27 millions d'habitants environ. Connu essentiellement pour ses cowboys, son pétrole et les Georges Bush. Enfin en ce qui concernait mes connaissances en tous cas. Par ce que quand j'ai dit à Mamie que j'allais à Dallas, elle n'a pas hésité et m'a immédiatement répondu "ah tu vas aller voir JR alors". Et c'est la que j'ai senti mes lacunes en matière de culture télévisuelle. On incriminera ici aisément Les Parents qui m'empêchaient de regarder la télé petite, oui oui, et on remerciera Les Mamies grâce à qui j'ai quand même pu rattraper un certain retard. Malheureusement, je n'ai que très peu de souvenir de Dallas. (Alors que les feux de l'amour par exemple, je me souviens très bien de Victor Newman et de Nicky, mais bon, ça ne se passait pas à Dallas donc c'est hors sujet aujourd'hui). Et puis, qui dit cow-boy, dit aussi pistolets (enfin, je en sais pas si ça se dit encore beaucoup mais vous voyez tous de quoi je parle) et on a tendance à l'oublier, mais selon mon chef, il y a environ une personne sur deux au Texas qui a un gun dans sa voiture. Du coup, bizarrement, j'étais ultra souriante avec les chauffeurs qui me laissaient gentiment traverser la 2x3 voies croisée avec une 2x2 voies surmontant une Highway de 2x3 voies elle aussi... (Oui Dallas est une ville idéale pour les piétons). On a tendance à l'oublier jusu'à ce que lors d'une discussion business avec deux texans d'Austin, l'un te sorte sa carte de "gun holder" et tente pendant dix minutes de te convaincre que, plus il y aura de gens détenteurs d'une arme, plus tu te sentirais plus en sécurité. Mmh... attends voir ? Non, toujours pas, vraiment.


Dallas, c'est une ville maudite. Notamment parce qu'il y a tout juste 51 ans aujourd'hui, JFK se faisait descendre en pleine rue, touché en pleine tête par trois balles de 22 Long Rifle. Au lieu d'avoir honte de cette tragédie, les américains, fidèles à eux même avec l'Histoire, ont fait un musée du lieu depuis lequel Lee Harvey Oswald à tiré les balles (au moins la première car on a des doutes quant au fait qu'il n'y ait eu qu'un tireur unique étant donnée la configuration de la scène: JFK ayant reçu deux balles dans l'arrière de la tête et une a l'avant alors que le lieu ou se trouvait Lee Harvey Oswald était plutôt situé à l'arrière de la voiture): le sixth floor museum. Mon chef, passionné de politique (et passionnant aussi) me l'ayant conseillé vivement, je m'y suis rendue mardi. Comme pour le grand 8 à Vegas, il n'a pas hésité à m'accompagner lorsque je lui l'ai proposé. "Ah Ben oui, il est vraiment bien ce musée... Même si çe sera la troisième fois que je le fais". Je n'ai pas regretté sa venue car il m'a expliqué la scène en détails, les trois impacts de balles que l'on voit encore représentés par des croix blanches peintes sur la route, les théories selon lesquelles il n'y avait pas un mais deux tireurs, le film tourné par le journaliste par hasard, le détour qu'a emprunté la voiture pour passer devant ce bâtiment des archives (dans lequel travaillait Oswald) alors qu'il suffisait d'aller tout droit... Avec au passage un petit rappel sur la baie des cochons, le blocus de Berlin et la richesse de la tragique famille Kennedy. Je ne vais pas vous raconter toute l'histoire en détails, mais le musée est vraiment bien fait. On commence avec un rappel sur l'époque et l'icône que représentait le couple Kennedy (elle tout autant que lui), ensuite l'assassinat, puis l'arrestation d'Oswald, son assassinat aussi, l'arrestation de Jack Ruby le gangster ayant descendu Oswald et quelques unes des théories sur cet assassinat. Elles sont nombreuses! Jackie Kennedy par exemple, soupçonne Johnson le vice-président, d'être à l'origine du complot, pour pouvoir exercer la présidence durant les deux années restantes. Il y a aussi des théories sur les soviétiques (Oswald ayant renoncé à la nationalité américaine pour épouser une soviétique et adopter sa nationalité...), la mafia (eu égard aux relations du président avec Marylin Monroe)... Et ce, quand bien même la police a conclu à un acte isolé (sans avoir d'ailleurs pris la peine d'étudier le rapport d'autopsie. Après tout ce n'était que le président des États-unis, à quoi bon lire uns rapport d'autopsie?). En 48h, se sont quand même enchaînés l'assassinat de JFK, le serment de Johnson, l'arrestation d'Oswald, son assassinat et l'arrestation de Ruby!

[tout a été conservé en l'état et les croix symbolisent les impacts de balle]
[à peu de choses près, la vue d'Oswald quand il a visé JFK]
[en haut, à gauche, le lieu depuis lequel Oswald a tiré. même si techniquement c'est sur l'autre pan de l'immeuble.
Attention un jeu de mot s'est glissé dans cette légende]

[Il s'était dissimulé derrière des cartons]
Bref, j'arrête la les détails historiques, mais depuis que je suis toute petite, cette affaire me passionne alors je pourrais encore en parler un certain temps! En tous cas, de passage à Dallas, ne manquez pas le musée.

A la sortie du musée, je suis allée voir une boutique de cowboy. J'avais dans l'idée de m'acheter des boots, mais après les avoir essayées et vu le prix de plus près, j'en ai déduit que je pourrais investir les $300 ailleurs finalement. En revanche, la boutique valait le détour. Entre les immenses étagères de boots, un coin pour les hommes et un coin pour les femmes, les montagnes de Stetson et la discussion avec le gérant, non vraiment, il ne fallait pas rater ça. Lequel gérant m'a donc expliqué avoir tourné, ainsi que tout le personnel de sa boutique, dans la série éponyme. Dans l'ancienne, oui, mais aussi dans la nouvelle! Oui il y avait eu un remake de Dallas il y a quelques années mais qui n'avait absolument pas marché car mêlant anciens et nouveaux acteurs, bref, je crois que la mort dudit JR a mis un terme définitif à la série.




[Y avait pas la version moins girly pour mon filleul (le plus beau des filleuls), dommage]
D'ailleurs, il est intéressant de noter que cette série a été largement créée sur la volonté du maire de Dallas, pour redorer le blason de la ville. Car suite à l'assassinat,  les dallatiens portaient en eux une certaine culpabilité vis-vis de l'Amérique (je doute qu'on nomme vraiment ainsi les habitants de Dallas mais ça m'a fait marrer quand l'Homme m'a dit ça hier soir donc bon, je partage) et l'image de la ville était quand même sacrément ternie.


[Il y avait aussi le même avec des bois de caribou]



A Dallas, je dois aussi dire que j'ai très bien mangé. Évidemment de la viande dans un restau proche du sixth floor muséum qui était juste délicieuse, dans un cadre kitsch à souhait, mais aussi de la cuisine tex-mex, puisque le Mexique est vraiment tout proche. D'ailleurs à ce propos, mon collègue français implanté la bas m'expliquait que ses enfants parlaient un mélange d'anglais et d'espagnol. Ah et puis, mardi soir, après avoir quelques peu erré dans la zone commerciale face à l'hôtel, nous sommes allés au Hooters, sur conseil d'une copine, un bar class ou l'on se rend en théorie plus pour la longueur (enfin plutôt l'absence!) des shorts des serveuses que pour la qualité de la nourriture servie! Au final, très décevant, rien de graveleux, on aurait presque dit un restau comme un autre. Pfff!
Au chapitre nourriture, je peux aussi citer cette petite anecdote : mercredi, lorsque j'ai pris un tiramisu (servi dans un verre à pied, tandis que le vin était servi dans des ballons sans pied, cherchez l'erreur) sur le plateau en regroupant une trentaine, j'ai fait basculer l'intégralité du plateau et la quinzaine de tiramisus restant dessus) par terre, puisque ledit plateau était posé en équilibre, équilibre qui fut donc renversé lorsque j'ai retiré mon dessert. La gourmandise serait-elle un vilain défaut ?A moins que ce ne soit ma maladresse habituelle... Bref, m'en fous, moi j'ai eu du dessert ! Na.

[ça donne faim ?]
Mon seul regret c'est de ne pas avoir pris un weekend avant et un weekend après pour visiter les environs. Parce que du coup, je n'ai ni eu le temps de voir de rodéo, ni les Dallas Mavericks, ni le ranch de la série et surtout, ni Fort Worth, cette ville à 1h de Dallas qui s'auto-décrit comme la première ville de l'ouest, dans laquelle tous les jours en semaine sont lâchées en pleine rue ces fameuses "long horn cows" dont les cornes font un mètre d'envergure. Sans parler non plus du fait que j'ai du attendre l'Apple store pour croiser mes premières personnes en santiags, alors qu'il semblerait qu'à Fort Worth, les cowboys à éperons soient légion. Tant pis, l'année prochaine !

[On reconnait bien là le sol épuré de l'Apple Store de Dallas, au milieu d'une zone commerciale]
Et sinon, pour conclure, quelques petites photos kitsches prises ça et la...

[J'aime l'association vin et bébé]
[Le porte-vélo sur le bus. Intelligent ?]
[La photo de profil Linkedin d'une nana que j'ai recontrée cette semaine. Cadeau!]
[Dans l'avion du retour. pas très rassurant, je trouve !!! en plus on ne voit pas sur la photo, mais ils faisaient des tremblements bizarres avec leurs mains en plus]

jeudi 20 novembre 2014

[defi blog the 20th in America] mais en fait, tu habites où dans NewYork?

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Cet article participe au défi blog « The 20th in America » initié par Caroline du blog, Un rêve de Green Card et Isabelle du blog FromSide2Side

Ce mois ci le theme est "le voisinage". Alors évidemment, cela fait un mois que je connais le sujet et que me dis "flûte je serais à Dallas le 20, il faudrait que j'anticipe un peu quand même...". Et puis, comme souvent, je m'autosaborde, je mets ça dans un coin de ma tête et ma foi, on a bien le temps d'y penser.



Donc aujourd'hui jeudi 20 novembre, je suis à Dallas et non dans mon quartier. Il me va donc falloir faire preuve d'un peu d'imagination (et vous aussi d'ailleurs) pour vous décrire le quartier en question.

Mon quartier se prénomme Murray Hill car, comme son nom l'indique, il est situé sur une petite colline (on la sent bien passer pour rentrer du footing à Central Park). Murray Hill est une petite partie à l'est de Midtown un peu plus résidentielle, avec un certain nombre de maisonnettes type "brownstone", entre l'East River, l'Empire State building et le Chrysler (je schématise un peu pour que vous visualisiez à peu près si vous ne connaissez pas bien Nyc et parce que, aussi soyons lucides, j'ai un sens de l'orientation et de la géographie limitée). 



Midtown présente les avantages de ses inconvénients et l'inverse aussi d'ailleurs. A savoir, par exemple, que c'est très central et donc, je fais une grande partie, tant que le temps me le permet, de mes déplacements à pied. 5 minutes à pied du bureau et de Bryant Park (j'ai donc décrété que Bryant Park serait aussi présenté ici comme partie de mon voisinage). Entre mai et mi-octobre, j'y ai déjeuné quasiment tous les jours. Maintenant, il y a une patinoire jusqu'à fin février. (Pour l'épisode patinoire, étant données mes aptitudes à la glisse, légèrement supérieures à mon sens de l'orientation mais tout juste, on attendra encore un peu)









A savoir aussi que j'habite au milieu (enfin, juste à coté) des gratte-ciels comme on les imagine: 30, 40, 50 étages voire plus, qui donnent le vertige et te rappellent parfois combien cette ville est belle, mais aussi combien tu perds de degrés en passant à l'ombre en hiver (facilement 10 degrés entre une avenue au soleil et une rue à l'ombre)...



Le plus grand de ces immeubles est évidemment l'Empire State Building, à 5 mn à pied également. Notons d'ailleurs que, depuis la fenêtre de mon salon, les visiteurs peuvent témoigner, il y a vue sur le mastodonte. Personnellement, étant donné mon sens de l'orientation évoqué plus haut, j'apprécie particulièrement ce point de repère. Oui, le (presque) plus haut immeuble de la ville, rien que ça. Et encore. Il a pu m'arriver, malgré ça, de m'egarer. 






J'habite aussi à cinq minutes de Grand Central. Majestique et pratique, puisque très bien desservie par le métro. Quand bien même, j'ai aussi une station de métro locale au coin de la rue. Pas à cinq mn du coup. Non parce qu'à force de vous dire que je suis à cinq mn des lieux cités, vous allez penser que j'habite à 5 mn de tout !

Et puis, a quelques pas de l'appartement, il y a aussi un certain nombre de restaurants sympas sur Lexington et 3rd Avenues. Dont un Bareburger. Détail comme ça en passant.

Que dire de ma rue précisément? Elle n'est pas calme puisqu'elle mène au tunnel du Queens, mais relativement résidentielle comme les 3 rues en dessous et au-dessus sur cette portion. Peu de grands immeubles (un Condo avec un beau roof top juste en face de la maison tout de même!), surtout des petites maisons de 5/6 étages.




Évidemment, nous posons nos poubelles dans la rue cinq soirs par semaine (mais ceci fera un jour l'objet d'un article plus détaillé!), c'est particulièrement sympathique en été avec nos amis les rats.



Que dire des gens qui habitent ma rue? Il y a des consuls, au moins deux (celui d'y pays d'Afrique dont le drapeau est similaire à celui de la Roumanie et un pays d'Amerique centrale ou du sud). J'ai dit plus haut que mes connaissances géographiques sont limitées, n'est-ce pas? Ma propriétaire, en possession de plus de la moitié des appartements de ma maisonnette, habite juste en face. Cependant, comme la porte d'entrée de sa maisonnette à elle (probablement) est fermée, je lui poste mon loyer tous les mois. C'est ma contribution très personnelle à l'économie américaine, dirons-nous.



Bref, mon quartier n'est pas aussi branché que les "Villages", mais il est pratique et sympathique et je l'aime bien :)


Heureusement que parmi mes 4200 photos, j'en avais quelques unes en stock sur le voisinage...