vendredi 3 octobre 2014

Mon kiff voyeuriste: le café en terrasse...

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Hier, je suis restée plus d'une heure à la terrasse d'un café du quartier latin et j'en ai profite pour m'adonner à l'une de mes activités favorites, à savoir: observer les gens autour de moi. Sans doute un peu grisée par l'atmosphère pseudo intello/étudiante du quartier, je n'ai pas joué à Candy crush (pourtant je venais de débloquer le niveau 241 le matin même) et suis juste restée assise à siroter mon coca light en écoutant d'un air distrait les conversations voisines. NDLR: toujours prendre un air rêveur quand on veut écouter ses voisins, sinon on se fait rapidement griller. 
Et, de fil en aiguille, j'ai noté quelques bribes de pensée sur un papier (ça me donnait un côté pseudo artiste-en-mal-d'inspiration-qui-l'a-soudainement-retrouvée-dans-les-méandres-de-son-coca-light, le ministère de la recherche et de l'enseignement supérieur en cadre de fond conférant à mon action un aspect sérieux, renforçant ainsi cet air rêveur dont je vous parlais juste avant). 
Depuis que je suis partie, je suis globalement plus calme et plus sereine et je m'essaie, parfois, à couper mon cerveau pour profiter du moment. Ne nous emballons pas, je ne suis pas disciple de Mathieu Ricard et la méditation pendant trois heures recentrée sur moi même tout ça tout ça, c'est pas pour demain non plus (et puis, foncièrement, j'ai quand même toujours du mal à associer méditation et Ricard sans penser à tous ces mecs en fin de soirée qui, le doigt levé pour que l'on visualise bien la profondeur de leur pensée t'expliquent, parlant du caillou à leur pied "non mais attends, quand t'y réfléchis, ce caillou, la...", donc bon, la méditation et moi...). Cela dit, j'ai vraiment apprécié cette terrasse. La terrasse de café est un endroit rare à Manhattan et même si l'on peut parfois s'y attabler, elle n'aura jamais le charme de la terrasse du café parisien classique, le quartier latin renforçant quelque peu le côté suranné de ce charme, je crois. A Manhattan, la rue est trop bruyante, les pots d'échappement trop gros: après deux heures en terrasse, tu finis sourd et les bronches pleines de CO2! Oui, je sais à Paris aussi l'air est pollué hein, mais laissez moi vivre mon kiff de la terrasse parisienne tranquillement !
Et dans le kiff de la terrasse parisienne, il y a aussi le serveur/gérant du bar. Bien souvent on les dit grincheux et peu aimables et bien celui ci en était un très très beau spécimen. Absolument aucun sourire, même après les trois que je lui ai fait au moment de partir (technique glamour février 2012: souriez et on vous sourira, je dois dire que ça fonctionne plutôt pas mal y compris sur les guichetiers RATP, mais rien à faire, le bougre n'était probablement pas muni de zygomatiques), ni avec moi, ni avec le couple d'a côté à qui il a purement et simplement demande de changer de table de façon lourde et insistante, "pour laisser la place à potentiellement un groupe de 4". Je me rappelle avoir déjà eu à faire à ce type de demande sur une terrasse blindée de montparnasse et avoir tout simplement changé de bar (entre une table avec deux chaises et un tabouret et une table avec juste deux chaises, la différence ne m'a pas semble mériter l'agressivité de cette serveuse, ni elle, mériter mes humbles consommations). Le serveur parisien à une légère tendance à optimiser le "rangement" de ses clients sur sa terrasse, tels des sardines dans une boîte (hommage à Patrick Sébastien, deuxième!).
Une autre des caractéristiques de la terrasse parisienne réside dans le prix des consommations. Oui, j'ai payé 4.60€ (plus de $6 quand même!!!) pour un coca light. A New York j'en ai trois en free refill pour le même prix! Quant à la pinte de bière à 8.50€ est-ce qu'on en parle ? Évidemment, le fameux concept de l'happy hour te fait miroiter que tu vas faire de très grosses économies (et la payer 2€ de moins, youpi jour de fête!), mais m'est avis que c'est surtout un super concept pour te la vendre 20% plus chère le reste du temps hein... 
Et puis évidemment, une terrasse de café ou je serais la seule cliente ne présenterait absolument aucun intérêt hein... Du coup, j'ai regroupé les clients en plusieurs catégories. Il y eut tout d'abord les étudiants, le quartier en démultipliant le nombre. Quelques habitués ensuite, venus boire un demi, ou une pinte, selon si, justement, c'était l'heure de la fameuse happy hour. Des couples qui apprennent timidement (ou pas!) à se connaître autour d'une pinte de bière... Et puis, il y a mes préférées, les copines venues prendre un Perrier/une camomille/un thé Mariage selon l'heure en hiver et qui parlent pendant des heures. En général, l'une monopolise la conversation pendant toute la première partie, puis, ses copines, profitant de ce qu'elle attrape une gorgée de son Perrier, prennent le relais. Chacune ponctue les atermoiements des autres par des "Non ? / Vraiment ? / Il a dit ça? / Pfff" et les conversations tournent toujours autour des mêmes sujets: déboires amoureux et/ou avec les collègues (parfois l'un et l'autre étant liés!). J'avoue ici un certain voyeurisme :  étudier les attitudes, essayer de comprendre les relations entre les unes et les autres et leur prêter des intentions qu'elles n'ont peut être pas... Parfois même, je leur invente des tranches de vie...

C'est aussi sans doute parce que ces dernières me rappellent les sympathiques Perrier (avec quand même quelques options verre de vin rouge/pinte de bière...) partagés avec mes amies qu'hier, je les ai autant regardées...

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