mardi 27 janvier 2015

3 jours dans le vrai Texas: rodéos, bbq et longhorns !

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Pour Martin Luther King's day (lundi dernier), j'avais un jour férié. Il fallait donc en profiter pour aller se balader un peu, découvrir l'Amérique... Comme j'avais complètement oublié ce jour, qui n'existe pas en France, et que je ne m'en suis souvenue qu'une semaine avant, le prix des billets d'avion a contraint quelques peu nos choix.
Après quelques recherches, le Texas, via Dallas et Fort Worth nous a semblé un bon compromis. Pas question d'aller dans le Nord et de prendre le risque d'un retard d'avion, voire d'une annulation, sur un si court timing !!! Bien nous en a pris d'ailleurs, car nous avons eu presque 25° tous les jours (aux heures les plus chaudes évidemment), tandis qu'il faisait des températures négatives à New York...

[Guns & guitars, c'est des poetes dans le coin]
Nous avons décollé vendredi soir de La Guardia, avec deux heures de retard évidemment, on a failli rater notre agence de location de voiture... Heuresuement, j'avais passé un petit coup de fil dès la sortie de l'avion et la loueuse a eu la gentillesse de nous attendre 10 minutes supplémentaires... Comme nous avions loué une voiture medium, mais qu'elle n'en avait plus, nous nous sommes retrouvés avec un petit monospace Dodge (je kiffe cette marque), plutôt agréable. Et spacieux donc, même si l'espace est rarement un problème dans les voitures américaines. Exception faite de la Mustang cabriolet louée avec mes parents lors de notre trip à Philadelphie en Octobre !


[Ma premiere voiture mexicaine et accessoirement le plus gros Chihuaha jamais vu]

Nuit dans un motel entre l'aéroport et Fort Worth, qui ne restera pas dans les annales, car puant le tabac froid et quand même assez bruyant... C'était un Motel 6, je crois que c'est une chaîne car j'en ai vu plusieurs. En revanche, il était situé à côté d'une Waffle House, ce qui nous a permis de bien démarrer la journée de samedi, avant de s'attaquer au musée JFK à Dallas, dont j'ai déjà parlé lors de ma précédente visite à Dallas, pour le boulot. A noter quand même: lorsque l'on est à Dallas en voiture, tous les parkings sont payants. Nous nous sommes garés dans une rue trois blocs plus loin pour $3 les 2 heures, alors que nous aurions pu rester stationnés toute la journée dans le parking du musée pour $4! Mais enfin... après le musée, nous avions un objectif, à savoir une smokehouse, qui nous avait été conseillé par une dame à l'aéroport de New York. Le restau était le sien et dans sa famille depuis une quarantaine d'années. Apparemment, c'est le cas de nombreuses smokehouse au Texas ! Toujours est-il que la brave femme nus l'avait conseillé et, histoire de bien nous inciter, elle avait ajouté un bon de réduction de $10. Après un rapide coup d'oeil au menu et aux prix sur Yelp, nous avons décidé de nous y rendre le samedi midi et pour $30, je crois qu'on peut dire que nous nous sommes relativement "fait péter le bide". D'ailleurs on n'a pas remangé avant le lendemain midi...
[The Waffle House]



[Un echangeur sur cinq etages, un truc simple quoi. Ah oui, sans GPS, c'est quand meme complique, hein, aucune direction donnee autre que les numeros des routes...]

Suite à ce déjeuner léger (des ribs de boeuf pour moi et un combo brisket/ribs de porc pour l'Homme + quelques cônes de glace en libre service + deux sides + du pain), nous sommes allés du côté de Fort Worth à Stockyard, où avait lieu le rodéo que nous avions réservé pour le soir même.


Fort Worth se targue d'être la première ville de l'Ouest. Je ne sais pas si c'est la première, mais en tous cas, bien qu'étant à 50 km de Dallas, c'est complètement différent. Evidemment, nous y étions pendant une sorte de festival , entre le salon de l'agriculture, version texane et une immense foire, dans laquelle on peut trouver de tout, y compris un parc d'attraction, des lectures de poèmes de cowboys texans et des cattle show divers et variés. Bref, un vrai repère de cowboys. Nous avions prévu d'y aller, mais le temps nous aura finalement manqué et nous avons préféré nous concentrer sur Stockyard.

En attendant le début du rodéo (inutile de réserver vos tickets, il reste des places disponibles le soir même, cela vous évitera juste de faire la queue, vous pourrez aller chercher vos tickets directement au comptoir derrière), nous avons écumé les boutiques de souvenirs et quelques bars. C'est d'ailleurs à ce moment là que j'ai craqué pour ma paire de boots, heureusement d'ailleurs, puisque 95% de la population locale en était chaussée. Au début, j'ai pensé que nous étions au milieu des touristes, autant de bottes de cowboy et de chapeaux, ça n'était pas possible... Je me suis rendue compte au bout de deux heures environ, qu'en réalité le show de rodéo du soir attirait énormément de locaux et que donc, non, tous ces gens à bottes et chapeaux n'étaient en fait absolument pas des touristes.








Le rodéo... je crois que les vidéos parlent d'elles-mêmes... J'ajouterais juste que c'est vraiment quelque chose à faire et que le principe, c'est de rester 8 secondes sur le taureau. Lequel taureau saute dans tous les sens puisqu'on lui attache une corde autour du ventre, presque au niveau des pattes arrières, ce qui l'insupporte et lui fait donc faire ces bonds. Ensuite, lorsque le cowboy a chu, il faut ramener le taureau dans les coulisses et s'il ne rentre pas de son propre chef, il y a deux cowboys à cheval (et à lasso) postés dans le coin opposé du départ, pour l'y raccompagner. A noter aussi le rôle des "rodéos clowns", les trois mecs chargés de distraire le taureau lorsque le cowboy vient de choir, afin qu'il ne s'acharne pas sur ledit cowboy. Globalement, nous avons vu un certain nombre de vols planés... dont l'un duquel le cowboy a eu un peu du mal à se remettre et a quasiment fini sur une civière. Je précise qu'à ce moment-là, nous avons bien évidemment tous prié pour qu'il s'en sorte. Ah et j'oubliais, nous avons également chanté l'hymne national avant le rodéo, précédé d'un petit Notre Père, comme ça, toute l'arène.

Apres les 2 bonnes heures passées au rodéo, nous sommes allés au Honkey Tonk, le plus grand honkey tonk du monde (mais oui !), une sorte de complexe avec 40 bars, de la live music (Whiskey Meyers ce soir la), une piste de danse, un rodéo amateur aussi... le tout pour $15 l'entrée (et là, si on avait réservé, on aurait évité une certaine file d'attente!). L'ambiance était assez sympa, plutôt jeune (voire même très jeune!) et là encore 95% des gens portaient des cowboy boots. Ils dansaient une danse apparemment classique de là-bas, la " two steps" et la boule à facette qui illuminait la piste de danse était évidemment une selle de cheval. Evidemment.
Et à ce moment là, on se dit qu'on n'a pas vraiment les mêmes vies...


Nous ne sommes pas rentrés bien tard, mais suffisamment pour devoir faire un choix dimanche matin entre footing le long du Trinity Path ou petit déjeuner à l'hôtel. Finalement, ce fut footing et étant donné le déjeuner qui a suivi, c'était sans doute un bon choix. Nous sommes allés à la Texas Roadhouse, une sorte de steakhouse, mais beaucoup (beauoucp) moins chère qu'à New York. Et là, ce fut l'orgie. Enfin surtout pour l'Homme qui a dû ingurgiter environ presque 500 grammes de viande... Sans parler des frites ni de l'oignon frit et découpé en forme de "cactus blossom" que nous avions avalé auparavant... Inutile de vous dire qu'il n'y a pas eu de dessert et qu'à Waco, au musée du Dr Pepper, dès qu'il y avait une chaise et un film à regarder, nous sautions dessus. Même si le film présentait l'embouteillement du Dr Pepper dans les années 60 hein...
[Le musee Dr Pepper a Waco]



De Waco, nous n'avons pas vu grand chose d'autre; en revanche, en cherchant un ranch à visiter, qui ne soit ni celui de la série Dallas, ni celui de Georges W Bush, qui ne se visite pas, nous sommes tombés sur un Bed and Breakfast charmant, tenu par un couple sympathique. Après avoir profité d'une chambre immense et de sa baignoire jacuzzi non moins immense, nous avons savouré un excellent petit déjeuner et profité des conseils de nos hôtes pour aller visiter quelques petites villes alentours en passant par la Farmer Road, beaucoup plus pittoresque que l'autoroute. J'ai évidemment passé mon temps à scrupter toutes les vaches, afin de vérifier la taille de leurs cornes, jusqu'à trouver vraiment des longhorns, dans un pré !
[Le ranch que j'ai voulu visiter]

[Le Bed and Breakfast fort sympathique]

[Admirez la deco !]
Cela ne nous a pas empêché de retourner à Stockyard pour voir le défilé de longhorn de 16 heures... qui valait à lui seul le déplacement ! Nous n'avons même pas eu besoin de payer le parking cette fois ci,c a rous nous sommes garés dans une rue juste avant d'y accéder, très pratique !




Nous avions quand même testé la nourriture tex mex dans un petit boui-boui, Melis Taqueria, recommandé par Yelp, mais vraiment histoire de tester car nous n'avions pas vraiment faim...

En résumé, même si un certain nombre de personnes m'ont découragée d'aller au texas en me disant qu'il n'y a rien à faire, je vous le recommande quand même si vous avez envie de dépaysement, de bonne nourriture et de rigoler un peu devant un bon rodéo !



[Ici on aime Obama #oupas]




lundi 26 janvier 2015

10 trucs pour reconnaître (à tous les coups) un cowboy texan. Méthode infaillible.

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Aujourd'hui, je vais vous donner dix trucs pour reconnaître à coup sur un cowboy texan.

[Après avoir lu cet article, vous saurez si cette personne est un cowboy ou non]
1) le cowboy porte des "cowboy boots", communément appelées "santiags" en français

S'équiper cowboy à un prix, car la paire de boots en cuir, fabriquée aux États-unis ne coûte jamais moins de $150, hors taxes bien sur. Et toutes les paires en couleur avec la moindre broderie coûte vite $350, voire même $700. #radinmalin comme je suis, j'ai pourtant comparé les prix dans plusieurs magasins, dans plusieurs villes et rien à faire, je n'ai jamais trouvé moins cher. Aussi, ai-je fini par l'équiper d'une petite paire moi aussi, qui restera donc dans l'histoire comme la paire de chaussures la plus chère que j'ai jamais achetée. Je vous rassure, c'était quand même un bon deal car dans tous les autres magasins ou j'en ai vue des semblables ensuite, elles étaient plus chères. Apparemment, c'est aussi l'une des marques de référence: Justin. (La mon cerveau se branche automatiquement sur "Baby, Baby, wouh", je n'y peux rien). À noter également, que même le bébé cowboy est équipé de santiags, il n'y a pas d'âge pour commencer la santiag. De mes observations, il m'a semblé que la cowboy boot masculine avait plutôt le bout carré, tandis que la cowboy boot féminine est plutôt à bout pointu. Il y a cependant des exceptions et, personnellement, j'étais beaucoup mieux dans celles à bout carré... À noter aussi que la boot peut également s'accessoriser d'éperons... 


[Très beau modèle de cowboy boots et très beau modèle tout court]


2) le cowboy porte le chapeau, avec le petit kiki sur la gauche

Oui évidemment, on n'appelle pas ça un kiki en langage cowboy je pense, mais je ne savais pas comment d'écrire en un mot la fin du lacet qui est autour de la base du chapeau et autour duquel on peut parfois trouver une plume, un mini médaillon en fer ou une simple boucle. Le Stetson est évidemment une référence en la matière et les prix débutent à $30. Bon à $30 on a du chapeau de cowboy en paille hein. Les vrais, fabriques au Texas coûtent aussi vite $160... Heureusement les mexicains ont produit du chapeau à bas prix pour le touriste et on peut donc s'équiper dès $10 d'un petit chapeau façon cowboy, que l'on peut ressortir ensuite à diverses occasions, comme par exemple au bord de la plage.



3) le cowboy porte un gilet

Comme l'a si bien dit l'Homme, les texans ont le chic pour remettre à la mode tout ce qui est ringard, y compris le gilet. Avec le médaillon autour du cou aussi, hein, cela dit, ce dernier est plus optionnel, on ne le trouve pas sur tous les cous.



4) le jean boot cut avec le pli du repassage sur le devant 

Très important, le pli du repassage sur le devant. À noter que la texane portera son jean avec quelques strass sur les poches arrières ou sur les cuisses et que la jeune texane en aura une version un peu destroy. Le vrai cowboy en revanche, quel que soit son âge, ne déroge pas à la règle du pli sur le devant. Un jean plutôt large, couleur vraiment bleu jean, avec le bas évasé et un peu long, pour recouvrir la talonnette de la botte. J'ai vu beaucoup de Levi's ou de Wrangler.

[Admirez la perfection du pli]
5) le ceinturon

Je n'ai pas pu observer les ceinturons portés par ces messieurs de très près, décence oblige, mais l'élément à retenir est que le ceinturon est souvent ovale et se clip se sur la ceinture. C'est une façon d'accessoriser sa ceinture, somme toute.



6) le cowboy texan parle avec un vrai accent du texas

Et la première fois que tu l'entends, avec un peu de chance tu comprendras le dernier mot de la phrase. L'accent texan est un peu cette image que l'on peut avoir de loin (en France par exemple) de l'accent américain chewing-gum, au ralenti, très nasale et peu articulé. Bref, comprendre les gens au texas n'est pas une mince affaire.

[un jeune cowboy texan en sortie le samedi soir]
7) le cowboy possède un cheval, un lasso et parfois des vaches "longhorn"

Les vaches longhorn sont ces vaches avec des cornes d'une envergure pouvant atteindre facilement 1m60... Everything is bigger in America, même les vaches donc. Cela dit, quand on voit la taille des steaks que l'on mange ensuite, ce n'est pas complètement étonnant :p même si, en vrai, c'est surtout la coupe qui diffère ici de celle dans les boucheries françaises.
Je parlais donc du cheval et du lasso. Oui, oui, véridique, le cowboy continue de surveiller ses vaches avec un cheval et de les attraper à l'aide d'un lasso. Nous avons eu l'occasion de voir cela a plusieurs reprises, lors du rodéo...



9) puisque l'on parle monture et moyen de locomotion, le cowboy est aussi conducteur de pickup

Il existe plusieurs types de pickup: des petits pickup (déjà plus longs que la longue des voitures européennes, hein), le pickup avec arrière découvert (avec option glacière intégrée), le pickup avec arrière recouvert... Il ne doit cependant pas trop pleuvoir au texas car nous avons vu beaucoup de pick up à coffre découvert, dans lesquels les gens déposaient leurs courses de Walmart. J'estime à 3/5 la proportion de pickup la bas.



10) le cowboy accessoirise également sa ceinture d'une arme, ou, à défaut, d'un couteau

(Qui est aussi une arme, on est bien d'accord).
Techniquement, je n'ai vu personne avec une arme à feu à la ceinture, mais nombreux étaient les bars affichant l'interdiction de porter une arme à l'intérieur des lieux.


Somme toute, le cowboy texan répond à peu près à tous les clichés que l'on a en tête... On aurait également pu parler du ranch, de la passion pour le rodéo, du honkey tonk... mais tout cela fera l'objet d'un prochain article dans lequel je vous donnerais le détail de notre itinéraire ;)

mercredi 21 janvier 2015

[defi blog:] Les grandes rues et les grandes avenues de New York

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Cet article participe au défi blog « The 20th in America » initié par Laetitia de French Fries and Apple Pie et Isabelle du blog FromSide2Side. Le thème du mois était "Les grandes rues".



[Park avenue. Un trottoir.]
Pour être entièrement honnête avec vous, depuis que je suis rentrée de France, je n'ai pas encore trop eu le temps de me poser (compte-rendu de mon dernier trip au Texas avec des vrais cowboys, des vrais rodéos et des vrais BBQ à venir), mais je vais quand même essayer de vous parler des grandes rues de New York city.

Avant de venir à New York, je n'avais pas le sens de l'orientation. Et normalement, comme dans la pub, j'ajoute "mais ça, c'était avant.". Sauf que bon, pas vraiment. Je n'ai toujours pas le sens de l'orientation, je continue toujours de partir systématiquement du mauvais côté à la sortie du métro et je n'ai toujours pas osé faire une boucle seule en running dans Central Park (oui j'avoue. Même si, dernièrement, j'ai fait d'énormes progrès en prenant des immeubles pour repère. Pas de bol, après 35 minutes de courses, je ne me souvenais plus des quels immeubles en question et j'ai donc opté pour la bonne vieille méthode du demi-tour). Alors même si je n'ai toujours pas le sens de l'orientation, je dois quand même dire que j'ai pas mal progressé/limité la casse, depuis que je vis ici. Grace a quoi? Grace au système ingénieux de répartition rues/avenues (dans les deux tiers Nord tout au moins) et à la numérotation simple, sauf exceptions, des maisons. 


[On voit bien la profondeur des avenues ainsi que le quadrillage de la ville !]
Postulat de base: l'avenue est orientée nord-sud (j'entends déjà certains me dire "mmmh techniquement pas exactement, c'est plutôt Sud ouest- nord est, mais bref, les avenues servent à descendre et remonter Manhattan, tandis que les rues, au moins au nord de la 14eme rue, servent à traverser horizontalement, si on passe outre l'orientation géographique de l'île. Vous me suivez? 
Bon, au sud, c'est plus compliqué et mon meilleur ami s'appelle Google Maps, et encore, quand mon téléphone veut bien me géo localiser au bon endroit. Du coup, je vous laisserais regarder le plan pour bien comprendre :p


[On voit bien le quadrillage, non ?]
[La même, mieux orientée, mais simplifiée]

Ensuite, second postulat: la 5eme avenue sépare l'est de l'ouest et pour savoir si un lieu se situe plutôt à l'est ou à l'ouest de la 5e, il faut regarder l'adresse: le numéro dans la rue est suivi d'un E ou d'un W. Pour East et West, hein. (Et la, j'ai juste une image de vieux rappeur bling bling faisant des signes bizarres avec sa main pour dire "yo East coast" avec la variante "yo, west cost", mais on s'éloigne du débat).



Pour ce qui est de la numérotation des maisons, là encore c'est relativement simple, encore faut-il s'en souvenir. L'idée générale est qu'il y a à peu près cent numéros entre deux avenues et la numérotation commence à partir de l'artère centrale qu'est la 5eme. Il y a évidemment des exceptions, mais de ce fait, un bâtiment dont l'adresse est 10E sera situé entre la 5eme et Madison. Évidemment, quand je dis ça, je réfléchis à ma propre maison dont le numéro commence par 100, mais qui est située entre Park et Lexington... Mmmh, y a un truc qui foire, la... Mais, dans l'ensemble, vous disais-je, c'est relativement simple.
Simplement toujours être vigilant sur le E et le W car on peut très vite se retrouver à 40mn à pied de l'adresse à laquelle on souhaitait initialement se rendre. Vous vous doutez évidemment que je suis ainsi déjà allée à un cours de yoga upper East, alors qu'il était upper west, hein. En guise de yoga, j'ai fait une bonne balade...
Cette exception faite, globalement, je me repère plutôt mieux qu'en France (des mauvaises langues ajouteront que ce n'était pas difficile et je ne les contredirais pas).


[Madison Avenue. Enfin je crois :x ]
En ce qui concerne les rues, toujours au-dessus de la 14eme n'est-ce pas, elles sont souvent à sens unique, sauf environ une toutes les dix. Vers chez moi, la 34eme est à double sens, ce qui contrarie souvent la stratégie savamment élaborée pour toujours traverser sur un passage piéton sans jamais être poegé par le feu rouge, pour aller d'un point À à un point B, comportant à minima 2 ou 3 changements de rue/avenue. Oui, à New York on fait une sorte d'escalier permanent quand on marche, pour ne jamais s'arrêter au feu, car, souvent, si l'un est rouge, l'autre est blanc (le feu piéton est blanc et non vert) ou à minima un décompte orange est enclenché, nous permettant de traverser, tout en sachant que dans vingt secondes, les automobilistes vont redémarrer en trombe. Ici, le piéton n'est pas roi et le conducteur américain klaxonnera toujours un piéton qui traverse au rouge, même si ledit piéton avait cinq fois le temps de passer avant que le voiture n'arrive à sa hauteur. Est-ce là la marque du désormais habituel "safety first", je ne sais pas?

Sans rentrer dans le détail de toutes les grandes rues et avenues de New York, je peux quand même vous donner quelques grands principes, que vous auriez tout aussi bien pu lire dans Le Routard, mais bon, le thème du jour reste quand même "les grandes rues". D'ailleurs, pour être grandes, elles sont grandes. À la fois larges (notez la taille des trottoirs!) et looooongues...
A noter quand même que je vais surtout vous parler des avenues dans la section que je connais, c.-à-d. entre la 14eme et la 60ème, pour être large.



Ma préférée, Park avenue. Je ne sais pas exactement pourquoi, sans doutes est-ce parce que j'habite à coté. Je crois avoir lu quelque part que c'est l'avenue des résidences les plus chères de New York. Cela dit, quand je pense à ma salle de sport, plutôt peu onéreuse, située sur Park avenue, bon... Au mois d'août, le samedi matin, la circulation est coupée et c'est place libre pour les coureurs, les cyclistes, les marcheurs, les trotinetteurs (à ne pas confondre avec les trotineurs, qui peuvent parfois s'apparenter avec la première catégorie sus citée, bien qu'à New York, c'est plutôt moi qui trottine hein)... C'est superbe, car on a l'impression d'être les rois du monde en courant sur cette immense avenue...
J'habite aussi à côté de Lexington et de la troisième, qui, dans mon quartier, sont plutôt animées avec bars, restau... Le Chrysler Building est entre Lex et la 3ème. A noter que la 4ème avenue à une existence très sommaire au niveau d'Union square, et sans doute un peu autour, mais c'est le seul panneau "4th avenue" que j'ai en tête...

Madison avenue, lorsque l'on remonte vers Midtown est une avenue où les belles boutiques, plutôt luxueuses, sont nombreuses. 

Je ne présente plus la 5th avenue, connue et reconnue... Personnellement je la fuis le plus possible, même si elle longe Bryant Park et la bibliothèque, lorsque je vais courir à Central Park (c'est la troisième fois que je parle running dans cet article, rien d'anormal, j'ai juste des bones courbatures de mon footing de dimanche après six semaines d'arrêt, hein...je pense que ceci explique cela). J'essaie, toujours via ce savant procédé d'escalier de ne pas l'atteindre avant la 50eme rue, et encore, à l'aller. Au retour, elle est souvent bondée de touristes, qui s'arrêtent sans raison, prennent toute la place, bref... Des touristes, quoi :D
En plus, il y a souvent des parades sur la 5th avenue...


[et une parade, une !]

[et une deuxième parade !]
Je me dois également de citer Broadway, qui est l'avenue la plus longue de New York et qui part légèrement en biais. Il faut donc la prendre intelligemment -on va plutôt dire astucieusement- selon si l'on se rend plutôt à l'est ou à l'ouest de New York... Je n'aime pas particulièrement Broadway car quand je pense "Broadway", je pense "Times square", donc touriste, donc cf. ci-dessus.


[Times square, le seul endroit piéton de Manhattan en dehors des parcs. Enfin presque.]
Je fréquente beaucoup moins les autres avenues... La septième à l'occasion pour aller dans les magasins de fabrication de bijoux, la 8eme et la 9ème à l'occasion pour des brunchs bottomless à Hell's kitchen... D'ailleurs, on ne reviendra pas sur le dernier brunch bottomless...

Allez, une dernière petite photo pour la route et promis, bientôt le récit de mes aventures au Texas !





lundi 12 janvier 2015

#JeSuisCharlie

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#JeSuisCharlie. Le hashtag est partout depuis mercredi et l'image de cette phrase sur fond noir est elle aussi partout: sur les photos de profil de 80% de mes amis sur Facebook, sur les badges que des nanas du stand de la poste avaient fabriqués à la hâte mercredi matin, sur les images que j'ai vues des rassemblements... Même aux États-Unis, JeSuisCharlie est bien présent.

Mercredi matin, j'étais à Las Vegas, pour assister au CES (Consumer Electronic Show). Oui, Las Vegas sera sans doute la ville que j'aurais le plus visitée aux États-Unis puisque c'est déjà mon troisième passage à Sin City en dix mois. Je me souviens m'être réveillée et avoir vu deux "R.I.P. Charlie" sur Facebook. Au début j'ai cru que le journal avait fait faillite et dû fermer, même si, dans la mesure ou je me tiens relativement au courant de l'actualité en France, je trouvais étrange de ne jamais en avoir entendu parler. Et puis trente secondes plus tard, en remontant le fil des actus Facebook, j'ai vu le poste de Julie: un article signalant la tuerie à Charlie Hebdo et son commentaire "oh putain!". Et la, j'ai réalisé. J'ai vérifié les faits avec des amis en France. Et puis, j'ai essayé de me rendormir parce qu'il était quand même très tôt : 4h30 du matin une légère insomnie due au décalage horaire oblige, j'ai pris connaissance des faits vers 13h30, heure française. Quand mon réveil à sonné j'ai immédiatement allumé la télé, CNN était la seule chaîne à en parler alors. Ils ne connaissaient pas trop le nom du magazine, mais avaient bien identifié l'aspect terroriste. 


Durant les deux jours qui ont suivi, dès que j'étais dans ma chambre d'hôtel, j'allumais CNN et je dois dire que j'ai été plutôt impressionnée par la qualité des analyses et des reportages. Mercredi, CNN parlait quand même encore d'autres informations, mais depuis jeudi, quasiment tous les programmes que j'ai vus étaient 100% dédies aux attentats. Pas d'erreur sur les cartes, pas non plus d'embrasement du type les émeutes de Villiers-le-Bel il y a neuf ans où à regarder les média américains, on avait l'impression que la France était à feu et à sang, non, les infos étaient précises et justes. 




Évidemment, l'aspect terroriste à directement inquiété les américains, et les spécialistes se sont tous exprimes quant à la possibilité d'un tel attentat aux US dans les jours à suivre. Étant donné l'histoire du pays depuis 2001, c'est assez compréhensible. Ensuite les analyses ont été moins centrées sur les États-unis, j'ai même vu un reportage intéressant sur toutes les attaques terroristes perpétrées ce mois-ci dans le monde entier. Évidemment aussi, les journalistes insistent lourdement sur le fait que la France compte 10% de musulmans dans sa population, que c'est la plus grosse population musulmane de l'Europe occidentale, en raison de notre histoire coloniale notamment avec l'Afrique du nord... Mais le reportage que je regarde actuellement dans l'avion (merci Jetblue, je suis dans l'avion de retour de Las Vegas) sur CNN met aussi en avant la cohabitation pacifique entre juifs et musulmans vers le Hypercasher de Vincennes. Ma collègue Vikinguette, dont j'ai déjà parlé et qui a passé 4 ans en France à aussi reçu un certain nombre de messages compatissants de la part de ses amies américaines. Tout ça pour dire que j'ai été surprise par la qualité du traitement de l'information.
Peut-être est-ce aussi parce que, finalement,  CNN ne rentre pas dans les débats politiques inhérents, du type faut-il inviter le FN a la marche républicaine de dimanche. Ils nous montrent assez peu les rassemblements et ont tendance à tourner en boucle sur les vidéos des attaques et des assauts, mais j'imagine que c'est globalement la même chose dans les média français.

Je ne sais pas comment vous, vous avez vécu ces événements, mais j'avoue avoir trouvé difficile de ne pas être en France pour partager ça avec ma famille, mes amis, les proches. Non pas que mes collègues n'étaient pas réceptifs, non, mais ce n'est pas tout à fait la même chose. Le seul avec qui j'ai pu en parler vraiment, c'était mon chef et ce, seulement aujourd'hui (vendredi), en raison d'un planning chargé les deux jours précédents. 

Enfin, quoi qu'il en soit, malgré le fait que j'étais au CES, à Vegas, par 25 degrés en plein mois de janvier, j'ai eu beaucoup de mal à me concentrer depuis mercredi et j'ai quand même passé un certain temps à regarder Facebook et Twitter pour suivre les dernières nouvelles. Et la, ça fait bien 1h30 que je regarde CNN, qui tourne en boucle sur le sujet. Dans pareil moment, je regrette vraiment de ne plus être à Paris. Je ne sais pas très bien pourquoi ni comment, mais la, j'ai besoin de vivre cette cohésion. J'aurais aimé aller place de la république mercredi soir. J'irai demain à New York mais ce n'est pas tout à fait la même chose. 

[Rassemblement mercredi soir à Union Square]
La dernière fois que j'ai ressenti une révolte (est ce le bon terme?) un peu similaire, c'était en 2002, lorsque Le Pen était au second tour des présidentielles à la place de Jospin. Je me suis découverte jospiniste à ce moment la (comme Jacques Gamblin dans ce super film avec Sarah Forestier aussi) et profondément française et républicaine. Bon évidemment, ce n'est pas totalement une surprise étant donnée mon éducation, n'est-ce pas, mais quand même, le sentiment d'appartenir à une nation avait été fort à ce moment la. Je m'en souviens parfaitement. J'avais même séché les cours, moi, lycéenne si obéissante, pour aller manifester à Lyon une après-midi (la manœuvre était tendue car je devais rentrer  suffisamment tôt pour que mes parents ne remarquent rien...) et j'étais retournée manifester avec Popa le 1er mai. Tout ça pour dire que les faits sont différents, mais que ma nation est attaquée et que les moments où l'on peut se reconnaître français sans faire preuve de nationalisme sont trop rares pour être mis de côté. J'espère juste que les récupérations de la situation par le FN seront aussi limitées que possibles et que les gens sauront distinguer l'extrémisme obscurantiste du reste. J'avais justement une conversation à ce sujet avec Vikinguette lundi soir, au sujet des attentats du 9/11 et de ceux de Boston, apparemment très similaires dans la mise en œuvre. Roxane, qui était à New York pendant les attentats et qui est maintenant à Paris me disait que l'ambiance dans le pays et dans les rues étaient d'ailleurs relativement similaire... L'obscurantisme... Je ne vais pas me lancer ici dans une quelconque tirade sur la mort des innocents, ni sur l'amour de la république française, d'autres l'ont sans doute déjà fait et beaucoup mieux que moi, mais l'idée générale est la. 



[Toujours le rassemblement de mercredi soir, alors qu'il faisait environ -20° en température ressentie]
Je ne vais pas non plus m'étaler sur la liberté de la presse etc. La encore, d'autres l'ont fait et bien mieux que moi, mais simplement, je me souviens de ce déjeuner place d'Italie avec mes parents, en 2009, je crois, dans une pizzeria. À la table à côté déjeunait Cabu. Tandis qu'il savourait sa pizza, il a croqué le mec de la table à côté de nous sur un coin de nappe et lui a laissé le dessin à la fin. Et puis je suis quand même très attristée, au-delà de toute considération philosophique et idéologique, par la mort de l'économiste Bernard Maris. J'étais évidemment une fervente auditrice du débat eco du vendredi matin sur France Inter et j'appréciais sa façon pédagogique d'expliquer l'eco, face à un Dominique Seux, qui l'a d'ailleurs décrit comme "un tolérant tué par des obscurantistes", avec son léger accent toulousain. 



Je reprends la rédaction de cet article dimanche soir après tous les rassemblements qui ont mobilisé les français, que ce soient ici à New York ou en France. J'ai aussi exceptionnellement passé trois heures devant mon iPad à regarder la soirée spécialement dédiée sur France Inter et France Télévisions (forcément, j'ai vu France Inter, je ne suis pas trop allée chercher plus loin). Ça m'a quelque part permis de me sentir plus proche de vous. Plus proches des français, moins isolée. Parce qu'encore une fois, sans être spécialement gluant ou dégoulinant, j'ai trouvé particulièrement difficile de ne pas être en France en ces moments la. J'aurais aimé participer aux rassemblements parisiens. 
Je ne sais jamais comment me comporter pendant les minutes de silence ou les rassemblements de ce genre. Y a-t'il déjà seulement une bonne façon de se comporter? Ma question est sans doute superflue. J'ai simplement trouvé bizarre que lors du rassemblement hier, seules les dix premières minutes soient silencieuses. Ensuite, la marseillais a été entonnée, ce que je trouvais plutôt logique, et puis, petit à petit, les gens se sont mis à rigoler, à s'interpeller de loin en faisant des grands gestes et j'ai trouvé ça un peu trop jovial. J'ai cru comprendre que ça n'avait pas exactement été la tonalité à Paris (je ne sais pas dans les autres villes). Alors oui, évidemment, on ne va pas rester immobiles pendant trois semaines après ce qui s'est passé, mais dans ma conception personnelle du recueillement, il n'y a pas vraiment de place pour tout ce que j'ai vu. Bon finalement, j'aurais peut être dû rester toute seule chez moi? Mmmh... Non, non plus! Et puis, après tout chacun sa conception du rassemblement républicain et du recueillement. 




[Rassemblement de 1500 personnes hier qprès-midi a Washington Square Park.
En présence du consul et de Mme Lagarde, donc.]
En tous cas, ce qui me marque dans tout ça, c'est le sentiment d'appartenir à la nation française et d'en être fière. Qu'on soit à New York ou en France. Surtout en France d'ailleurs, c'est tellement rare d'être fière d'être français. Nous, ici, on nous dit tellement souvent que la France est magnifique et que Paris est si belle, qu'on finirait presque par en être convaincu, une pointe de supériorité chauvinisme sommeille sans doute en chaque expatrie. Mais la, ce n'est pas tout à fait pareil. Ce soir, l'Empire State Building est bleu-blanc-rouge et devrait s'éteindre pendant 5 minutes à 8h en signe de compassion envers la France. Je trouve ça beau d'une certaine manière.