mercredi 11 mars 2015

Une journée de ski à 2h de New York: welcome to Hunter Mountain!

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Dimanche, je suis allée skier.


Aaaah, cela faisait depuis décembre 2013 que je n'avais pas chaussé les skis et, j'avoue, cela m'avait manqué. L'an dernier en arrivant, on y avait bien songé, mais alors, il y avait tellement de choses nouvelles à voir que skier ne nous avait pas semblé être une priorité. Cette année, en revanche, l'idée m'a taraudée tout l'hiver et une fois le grand froid de janvier passé, hop, je me suis décidée pour le seul weekend vacant et zou, même s'il faut y aller seule, cette année j'irais skier! 
In fine, alors que j'avais déjà pris mon billet (encore un super deal à la #radinmalin via Living Social, $115 la journée, transport, loc. et remontées mécaniques inclus), Keupine s'est rajoutée à l'escapade. Fort heureusement d'ailleurs car sinon, j'aurais sans doute raté le bus puisque l'on changeait d'heure ce weekend la et, comme bien souvent, je l'ignorais. Je me serais donc probablement pointée au bus avec une heure de retard. C'est pas comme si ça ne m'était pas déjà arrivé à l'aéroport d'Aberdeen... Arrivée à 7h en pensant qu'il en était 6... Pom pom pom...

C'est parti !
 Rendez-vous était donné à l'angle de la 11th avenue et de la 47th rue, en plein Helĺs Kitchen, qui n'est déjà pas mon quartier préféré d'ordinaire, mais qui l'est encore moins un dimanche matin à 5h45... 
L'avantage de choisir le départ à 6h30 du mat´ la nuit du changement d'heure, c'est que comme tu t'es levée à 4h selon ton biorythme hivernal, que, comme t'as rien dormi la nuit parce que la veille tu étais surexcitée à l'idée d'aller skier et un peu angoissée aussi à l'idée de rater ton bus, malgré les deux alarmes programmées (oui, mais si les horloges ne se mettaient pas directement à jour avec le changement d'heure? Mieux vaut rester éveillée hein), c'est que les deux heures de trajet en bus jusqu'à Hunter Mountain passent très très vite. Quand tu émerges, il y a de la neige partout et la gentille nana du bus (on l'appellera Kelly pour les besoins de l'histoire) et que Kelly, donc, t'explique comment va se passer ta journée, avec évidemment quelques règles de sécurité en prime. Comme tu émerges tu ne comprends qu'un mot sur trois, ta voisine aussi, avec un peu de chance à vous deux, vous reconstituez 2/3 de l'histoire. Suffisamment en tous cas pour comprendre qu'à la sortie du bus on va te distribuer trois tickets: un pour les remontes-pente, un pour la boisson chaude et un pour la location du matos.

[Madison Avenue a 5h et quelques du matin... ca va encore, c'est apres Broadway que ca se gate !]



[Ouf, le danger de mort est precise sur mon forfait! je n'ai pas vu de panneau "danger de mort" sur la piste, je m'inquietais!]

La récupération du matos
Tu sors du bus et la, commence la découverte de l'organisation à l'américaine appliquée à la station de ski. Souvenez-vous de l'organisation à l'américaine et le sens pratique qui en découle qui m'avait surprise à Washington ou en rando à Zion Canyon.

Tu rentres dans LE bâtiment de la station, devant lequel t'a déposée le bus. Et la tout est indiqué littéralement step by step. Step 1, tu prends ton ticket. Step 2, tu enregistres sur un ordi ta taille et ton poids, tu imprimes la feuille. Step 3 tu signes la feuille. Step 4, je l'ai oubliée. Step 5, tu vas chercher tes chaussures. Au passage tu loues un casier pour y mettre tes après skis de la journée, $10 avec consigne de 5 si tu rapportes bien la clé à la fin de la journée. Step 6 tu te fais biper les chaussures que tu as louées. Step 7 tu prends tes skis. Au passage j'ai tapé la discut avec le loueur, sur les différences entre la neige ici et la neige en Europe, précisé que j'étais une skieuse niveau experte (bah quoi? C'était le même prix pour des skis niveau moyen et expert alors qu'en France le pack vermeil est toujours plus cher que le pack gold) et pris des skis 160 plutôt que des 168 tout en disant toujours à mon ami le loueur, que je viendrais me plaindre si je n'allais pas assez vite avec ça. J'espère que quiconque ayant déjà skié avec moi savoure particulièrement ce moment... Step 8, tu bipes tes skis et tu sors de la bâtisse. Ah oui, on t'a scrupuleusement fait suivre un petit chemin bien organisé pour pas que tu rates des étapes. Nous a vaguement traversé l'idée de faire demi tour entre la step 4 et la step 5 pour retourner aux toilettes qui étaient à l'entrée (bah oui c'est bien conçu, tu vas aux toilettes avant d'avoir mis tes pompes de ski et tes moufles), mais comme ça n'avait pas l'air de trop se faire, on s'est dit finalement pas. Flûte j'ai oublié la step casque, quasi obligatoire (voire même obligatoire dans certaines stations), ce devait être la manquante dans la numérotation ci-dessus. Et step 9, tu sors sur la terrasse, directement au pied des pistes, tes chaussures aux pieds (parce que le monsieur il a même pas besoin de mettre ta chaussure sur le ski vu que tout est écrit sur ta petite fiche que tu as imprimée au début, souviens toi de la Step 2). Au passage tu chopes une paire de bâton (Rossignol, ouf, ouech la France représente!) et en avant Guingamp (on skie à Guingamp?), hop hop hop, tu es devant le 4 places!

[Step 5: tu prends tes chaussures]


[une petite cascade de casques ?]

[Hop direct sur les pistes en sortant!]
J'avoue avoir été encore une fois scotchée par l'efficacité et l'organisation américaine et avoir eu une pensée émue pour nos stations françaises dans lesquelles c'est la foire d'empoigne pour avoir tes skis et tes chaussures quand tu arrives le samedi après-midi en rush hour, en même temps que tous les marseillais, parce que pfff, évidemment on est encore la période à cheval entre les deux zones, je t'avais bien dit de louer la semaine suivante.

Petit bench station américaine vs française
(évidemment, ce bench n'est basé que sur UNE expérience de station américaine et n'est donc absolument pas généralisable, cependant, pour le bien-être de mon article, je vais tout de même le faire)
J'ai établi ci-dessous une petite liste des différences culturelles avec les stations des alpes que je connais. D'abord celles que j'ai appréciées, ensuite celles que j'ai moins aimées ;)

- L'organisation à l'américaine pour la location du matos!
- La neige plutôt bonne, puisqu'il avait neigé le dimanche, le mardi et le matin même! "Snow is good" comme répondions-nous tout le temps à tous les américains qui nous demandaient comment se passait la journée 
- Le port du casque. Pourtant, mes frères et mes copines me l'avaient bien dit hein, le casque rassure et tient chaud. Et c'est vrai. Bon, t'as une tête de bite, mais de toutes façons, au ski, moi, on croit toujours que j'en ai une (bite, pas tête de bite, hein. Quoique peut être aussi. Toujours est-il qu'on me prend systématiquement pour un homme. Je mettrais ça sur le compte de ma taille et de ma très forte carrure d'épaules (mega lol)


[Hihi, les pistes ont des noms de rues ou de lieux a New York "Lower 42nd street" ou "Central Park"]


- La quasi absence de marque françaises! En dehors de quelques Rossignol, nulle trace de Dynastar, ne parlons même pas de Dynamic... Et quand même, une station de ski sans vêtements Quechua, c'est pas vraiment une station de ski! Ici, Décathlon ne s'est toujours pas implanté. Il faut dire que question sportswear, le marché est déjà bien saturé.
- L'obsession pour la sécurité des américains. Je n'ai vu personne s'aventurer en hors piste, la neige sous les télésièges est encore immaculée et il est fortement recommandé aux filles de ne pas laisser traîner leurs cheveux  au vent (l'histoire ne dit pas si, elles aussi, du coup, on les appelle "monsieur". Enfin "sir" en anglais dans le texte.). En revanche, ils enlèvent le garde-corps du télésiège deux poteaux avant l'arrivée ces grands malades!
- L'organisation américaine a du bon, mais en même temps, ça manque un peu de cacophonie dans la queue des télésièges. Je vous rassure en dignes représentantes de notre pays, nous avons bien grillé quelques personnes, hein. Les mecs ils se mettent à deux alors qu'il y a ostensiblement de la place pour 5 dans la largeur de la file d'attente! Non mais! La nature à horreur du vide, surtout dans les files d'attente pour les télésièges.
- Le fameux small talk, c'est y compris sur le télésiège donc. Et moi, sur le télésiège, bah j'ai pas envie de parler. Enfin rarement. Surtout si en parallèle je suis déjà en train de parler avec Keupine. Alors l'américain qui, écouteurs vissés sur les oreilles, te demande "how is your day?" quand t'es en plein milieu d'une conversation passionnante sur l'épisode de Top Chef de la semaine précédente que tu regardes en replay (merci M6 de laisser les droits ici), t'as juste envie de lui dire "mais ta gueule là pour une fois, tu vois pas que c'est pas obligatoire de parler quand les autres sont déjà en train de discuter, bordel?". Oui, je sais je suis grossière, mais que voulez-vous... Laissez moi admirer la montagne tranquille, bon sang.
- Enfin la montagne... La collinette quoi! C'est un peu surprenant au début de skier sans la vue sur le Mont Blanc, mais finalement on s'habitue et les pentes sont plutôt sympas quand même. Même si bien plus simples que toutes les pistes en France à classement équivalent. Ce qui n'est pas pour me déplaire puisque j'ai ainsi pu descendre tranquillement toutes les pistes "double diamond" de la station. Parfois à l'insu de mon plein gré, comme cette fois ou nous sommes parties sur un simple diamond et avons fini sur la double. Mais bon, ça passait Easy Baby, juste une bonne pente bien abrupte, mais zéro bosse. Aucune possibilité pour moi, donc, de rester bloquée pendant vingt minutes en disant "ah non mais la je peux pas hein", parce que non je peux pas, t'as vu la taille de la bosse la, non mais oh!?!

En conclusion, une super idée, à refaire l'an prochain sans modération!

[Belles gosses avec un casque]

[Durant cette journée, on a pas mal travaillé notre style]


1 commentaire:

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