samedi 29 novembre 2014

Happy Thanksgiving !!!

Thanksgiving... Jusqu'à cette année, pour moi, Thanksgiving, c'était un truc des séries américaines. Et puis, je suis arrivée aux US... Et j'ai regardé la liste de mes jours de congés. Pour Thanksgiving, on a deux jours de congés. DEUX. Sachant qu'on n'a même pas Pâques ou l'armistice de la 1ère guerre mondiale, rendez-vous compte, deux jours!!! Initialement, on pensait aller en Louisiane ou en Floride, bref, en profiter pour voyager. Ça, c'était ce qu'on s'était dit en arrivant à New York. Et puis, est arrivée ma collègue américaine, qui avait vécu quatre ans en France. Et l'une de ses premières réflexions, alors qu'on prenait tranquillement notre café un beau matin d'août, fut "cool, on a deux jours pour Thanksgiving" (les jours fériés sont affichés dans la cuisine au bureau). Bon. Thanksgiving, ça doit vraiment être quelque chose. Et puis, le temps a passé, août septembre octobre... Tellement occupes que nous étions, nous n'avions pas vraiment reparlé de Thanksgiving. Du coup, lorsque mi octobre, elle a proposé de nous inviter chez elle, on n'a pas vraiment hésité longtemps avant d'accepter! Un vrai Thanksgiving américain, avec une vraie famille américaine, dans une vraie maison américaine! Pour les besoins de l'histoire on rebaptisera ma gentille collègue américaine qui parle couramment français Vikingette (sur une idée originale de l'Homme puisqu'elle est d'origine suédoise et blonde aux yeux bleus. A prononcer Vikinguette). Pour les besoins de l'histoire toujours, on rebaptisera mon autre collègue, elle aussi de la partie, Brunette, en raison de ses yeux et de ses cheveux bruns. Les présentations étant faites, nous pouvons continuer l'histoire.


Tout commence mercredi, avec l'arrivée supposée de la neige. Je ne sais plus si je vous avais déjà parle de la neige, mais la neige devait déjà arriver le mardi de la semaine précédente, en pleine nuit, ce qui m'avait coûté quelques réveils pour vérifier l'état du ciel et des routes (Bison Futé bonjour). 2h du mat: pas de neige. 3h: rien. 4h: toujours rien. Du coup à 5h je me suis rendormie, en maugréant contre The Weather Channel. Mercredi donc, de la neige à prévoir (selon les prévisions de la météo de Vikinguette 1 yard, selon celles de Brunette 3 feet). Quel qu'en soit le nombre en tous cas, moi je l'attendais de pied ferme (du coup, deux). En guise de neige, il a plu toute la journée avec un vague épisode pluie-neige aux environs de 11h. Déception encore une fois, c'est décide, j'arrête de croire la météo. Une pluie que nous avons d'ailleurs bien sentie en allant nous balader l'après-midi avec l'Homme, puisque j'étais sortie à 15h du bureau, veille de long weekend oblige. D'ailleurs ici, on n'appelle pas ça un "long weekend" mais de véritables "holidays". Comme quoi la notion de vacances peut être toute relative...

Toujours est-il que jeudi matin, 9h05, nous voilà assis tous les trois dans un train pour New Haven, Connecticut. Deux heures de trajet, une demie-heure de voiture et nous voici dans la famille de Vikinguette. Laissez moi vous parler tout d'abord de la maison. C'était la première fois que je pénétrais dans un intérieur américain (dit comme ça, ma phrase peut paraître bizarre). La maison en elle-même était située dans un "neighborhood",  un quartier résidentiel de la ville de Middle Town ou les maisons étaient toutes immenses et avec chacun un style particulier. La maison des parents de Vikinguette était drôlement chouette (ça rime). Grande, lumineuse et parfaitement décorée.

[la table parfaitement dressée]

[avec des couleurs automnales et une mini dinde évidemment!]

[Chaque verre avait sa propre "ring" pour que l'on puisse facilement reconnaître le sien]
Quand nous sommes arrivés, vers 11h45, la table était mise, le service de mariage sorti et je dois dire que nous nous sommes très vite sentis à l'aise. Les parents de Vikingette ont été vraiment adorables avec nous. Un vrai sens de l'hospitalité. Et je ne dis pas ça juste parce qu'il se pourrait qu'un jour elle lise ces lignes, non, vraiment, nous nous sommes sentis immédiatement à notre aise. La maman et la tante de Vikingette étant d'origine québécoise, elles parlaient et comprenaient le français, ce qui l'a parfois aidée sur des mots de vocabulaire précis (toujours ce foutu vocabulaire qui me fait défaut! Même si maintenant je sais que cheminée se dit "fire place" et qu'OJ désigne l'Orange Juice). Quand nous sommes arrivés, la dinde était déjà au four depuis 3heures. Le papa de Vikingette (qu'on pourra renommer "Chef" en raison de ses qualités de cuisinier) nous a expliqué qu'il la cuisait dans un sac plastique pour gagner du temps, sinon la bête prendrait plutôt 9heures à cuire. Oui, je parle de "bête" car ladite bête pesait -hors farce- 27 pounds. Sachant qu'il faut un peu plus de deux pounds pour faire un kilo, nous étions donc sur une bête de 11 kilos environ. Sacrée bête donc. Le grand-père de Vikingette, 89 ans au compteur et en pleine forme, s'est chargé de la découpe, tandis que nous bavardions tranquillement autour d'un verre de vin en grignotant quelques légumes d'apéro et des crab-stuffed mushrooms (Pauline, si tu lis ça, tu aurais kiffé je pense) et en attendant que le reste de la famille n'arrive. 

[la dinde en sachet, cuisson "rapide" garantie.
PS: prendre un sac plastique résistant au four, pas comme le plat des poulets rôtis du supermarché hein]
[Action!]
Nous nous sommes attablés vers 13h comme prévu. Lorsque la dinde, ses 5 ou 6 sides et nous avons été parfaitement en place, est arrivé le moment de la bénédiction. Étant donnée mon éducation quelques peu contradictoire en matière de religion, je n'avais jamais assisté à une bénédiction de repas. Bon, aussi parce que ça se fait beaucoup moins en France je pense aussi. C'était un moment vraiment chouette, parce que la maman de Vikingette à remercié tout le monde d'être venus pour célébrer ensemble ce Thanksgiving (c'est à ce moment la que j'ai fait un rapprochement avec le nom de la fête, mieux vaut tard que jamais). Ensuite, a commencé la ronde des plats. Comme il y avait une dinde, un certain nombre de sides, du jus, de la cranberry sauce, de la salade et ses sauces, je pense que nous avons bien mis un quart d'heure à remplir les dix assiettes, en nous passant les plats les uns après les autres. Tout était absolument délicieux, de la cuisson parfaite de la dinde au gratin patates-oignons-fromage de la tante, en passant par la purée de patates douces, de patates normales, la julienne de carottes et navets (confits au sirop d'érable).... Tout était délicieux. Même les mushrooms déglacés au cherry, moi qui ne suis pourtant pas fan de champignons. Et la farce. Que dire de la farce si ce n'est qu'elle avait été méticuleusement préparée par Chef, selon une recette de sa grand-mère et qu'elle était succulente. J'ai même pensé demander la recette pour farcir mes tomates l'été prochain et puis, non, les recettes de cuisine, c'est un secret de famille (maman, j'attends toujours la recette de la brioche aux pralines, la seule, l'unique et fais moi penser de redemander à mamie sa recette des bugnes, tiens. Plus efficace que le post-il, la note dans l'article de blog). Évidemment, je me suis resservie de la dinde, tout comme l'Homme, parce que non, c'est notre premier Thanksgiving, il faut faire honneur aux plats.

[C'est ça, 27 pounds]

[et ça, c'est mon assiette !]
Comme Vikingette avait apporté de la pumpkin pie du meilleur magasin de pumkin pie de New York, et un cheesecake mais ça n'a rien à voir ici, et qu'il fallait la réchauffer vingt minutes, nous en avons profité pour faire une petite pause digestive sur le divan. Une demie-heure plus tard, nous sommes retournés à table, pour goûter ce que certains appelleraient la Sainte-Trinité-des-desserts (un principe selon lequel le dessert, tout comme la Sainte-Trinité, ne peut arriver seul mais forcément en trio): la pumkin pie agrémentée de crème fouettée maison, le New-York style vanilla cheesecake et une tarte à la mousse au chocolat, réalisée par Chef elle aussi. Évidemment, j'ai pris des trois, au prétexte du premier Thankgsgiving, il faut goûter de tout, hein. 

[et dire que ma mère m'a fait croire pendant 29 ans qu'on ne pouvait rien faire d'autre que du flan sucré ou de la soupe avec de la courge...]
En résumé, le repas était délicieux et, contrairement à ce qu'avait annoncé Vikingette (attention, ce n'est pas comme en France, nous on pose tout sur la table et en une heure c'est plié), nous avons passé plus de deux heures à table... Sans doute grâce à la pause, mais aussi sans doute parce que nous n'avons eu de cesse de poser des questions et de discuter avec nos hôtes, bavards que nous sommes. Enfin, quand on connaît l'Homme et Brunette, on se doute que c'est surtout moi la bavarde, hein. Heureusement qu'il y avait la barrière de la langue, sinon le dîner aurait pu durer encore plus! Bon, je vous rassure, c'était pas non plus le 14h-20h du repas de Noël à Duerne hein, mais quand même! Je m'attendais à quelque chose de plus express et de moins convivial, tandis que là, j'ai vraiment eu l'impression de partager un vrai repas de famille!

[desserts (morceaux choisis)]
Ensuite nous nous sommes lentement dirigés vers l'immense canapé (on a tenu à 8 quand même dedans!) et avons tenté de comprendre les règles du football américain. J'avais lu que les équipes de Détroit et Dallas jouaient toujours pour Thanksgiving et c'était bien le cas! Avec un halftime d'une demie-heure, avec show des pompom girls (les vraies, pas moi!) et du"chanteur" Pitbull. Et puis d'un autre aussi, mais j'ai oublié son nom. Tant pis de toutes façons, ça ne vaudra jamais VD. (Et la, j'ai une image d'un stade rempli avec, au milieu de la pelouse, une scène et Vincent  Delerm seul, au piano. Ok, ceci n'arrivera jamais je sais hein, mais on a le droit de rêver quand même). Légèrement assoupis (la faute à une enzyme spéciale contenue dans la dinde qui a des propriétés soporifiques, dixit Vikingette, on avait donc une vraie excuse pour piquer un roupillon), nous reprenons le cours du match et je crois que, dans les grandes lignes, j'ai compris les règles du football américain. Toujours utile en vue du Superbowl en janvier prochain.

(Interruption musicale pour vous dire que comme les gamins à côté dans le train jouent au Time's up avec une appli iPhone -c'est beau la technologie- et qu'ils viennent de deviner les Spice Girls, j'ai maintenant "if you wanna be my lover" dans la tête. Oui, maintenant vous aussi, inutile de me remercier)

Vers 18h, lorsque chacun s'en est retourné dans sa contrée (enfin techniquement, le grand-père habitait à 1h, la tante à 20 minutes et son fils de 17 ans aussi; d'ailleurs je ne me ferais jamais au fait que les gamins conduisent seuls à 16 ans ici, même si, je conçois tout à fait que cela s'explique étant données les distances et les nombreuses activités périscolaires), nous sommes remontés en voiture pour aller fêter Noël. Non je plaisante. Enfin, pas tout à fait, dans le sens où, la fin de Thankgsgiving donne le coup d'envoi aux célébrations de Noël. Du coup, pour bien se mettre dans l'ambiance, nous sommes allés visiter un petit parc rempli d'illuminations, qui se faisait entièrement en voiture. C'était assez kitsch, mais ça nous a bien mis en condition pour commencer à nous préparer à Noël :)))

Et puis, pour couronner le tout, il y avait bien de la neige chez les parents de Vikingette, hein...



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