samedi 13 juin 2015

Top 5 des voisins les plus pénibles en avion et recherche de protocole diplomatique pour optimiser le voyage

S'il y a bien un endroit ou nous devrions rétablir les frontières, c'est dans l'avion.

Attention, hein, je ne dis pas avant l'embarquement, non, je dis bien DANS l'avion.

Étant donnée la taille du pays, je n'ai jamais autant pris l'avion que depuis que j'habite ici et je commence à en savoir quelque chose. Certes, je suis intolérante, cependant, je pense ne pas être la seule à être importunée par ce qui est maintenant reconnu comme étant de l'incivilité.
Je propose une petite classification desdits incivils, n'hésitez pas à en suggérer d'autres...

Catégorie 1: évidemment ceux avec le bébé qui pleure
Je ne vais pas m'étaler sur celle-ci, on l'a tous vécu plusieurs fois et ce n'est, à mon sens, pas la pire. Sauf si vraiment les parents sont des abrutis, ou, si comme lors de mon dernier vol LA-SF, c'est une nanny qui est avec le gnome et qui lui met la main sur la bouche quand elle pleure, ce qui, c'est bien connu, a des vertus calmantes incroyables. Et puis en plus,il n'est pas dit que je ne rentre pas dans cette dernière un jour aussi, donc on ne va pas les nommer incivils, juste, ils auraient dû acheter une voiture ou un jet privé voilà tout.

Catégorie 2: les gens auxquels certaines compagnies demandent d'acheter deux sièges 
Tout de suite, ton espace personnel est un tantinet réduit. Notons que bizarrement, aux États-unis, mon espace est régulièrement restreint par cette catégorie.

Catégorie 3: le mec qui mange un plat odorant
Avec une mention spéciale pour ton voisin qui mange des frites parfumées à la friture, tellement bien parfumées que trois heures après être descendue de l'avion, tu as encore l'impression de puer la friture.
On peut aussi faire une mention aux personnes se délectant de plats particulièrement nauséeux à certaines heures de la journée. Les américains n'ayant pas d'horaires fixes pour manger, il n'est pas rare qu'une bonne odeur de pizza vous envahisse à 10h du mat. Sauf que si je suis dans l'avion à 10h du mat, je suis réveillée depuis 6h et ta pizza, la, aussi bonne qu'elle soit, j'ai juste envie de te mettre la tête dedans. 
NDLR: de toutes façons des que je vois quelqu'un manger une pizza, j'ai envie de lui mettre la tête dedans, façon tarte à la crème.

Catégorie 4: le mec qui ne connaît pas d'autre bouton que "max" sur son casque de son
Et qui donc te fait partager ses goûts musicaux. Déjà que, globalement, je suis intolérante au bruit (et tout court), dans un avion, je trouve ça particulièrement pénible. L'exiguïté de la place est telle et le voyage parfois un peu long, j'ai besoin de mon espace et de ne pas être importunée, merci.

Catégorie 5: la personne qui ne comprend pas physiquement ou s'arrête son siège
Celle-la c'est la pire et il arrive fréquemment que je me prenne la tête avec elle. Oui, parce que je ne vais pas employer un terme allemand qui ne serait pas approprié, mais, la, tu vois, c'est ton siège et à la moitié de l'accoudoir, c'est le mien qui commence. Et si tu empiètes sur le mien, j'apprécie pas et je tiens rarement plus d'une heure avant de t'en faire part. Comme en plus, j'ai une légère tendance à être ensuite obsédée par ça, je monte facilement en pression au point d'avoir tout simplement envie de te péter la gueule/de te mettre un bon coup de latte dans la partie dépassante. Oui, je suis comme ça, moi. Généralement la bienséance me retient. Et peut-être aussi un peu le fait que ce soient, à 95% du temps des hommes, plutôt plus baraqués que moi (et ce, malgré tout le sport que je fais).

L'incompréhension de la limite du siège se manifeste principalement sous deux formes
- La bataille de l'accoudoir.
Il croit qu'il est le seul à avoir besoin de l'accoudoir. Et ben guess what? C'est pas parce que t'es plus poilu que tu peux être le roi de la jungle! Notons que cette bataille prend aussi tout son sens dans le TGV.
- La bataille, plus subtile, qui se joue au niveau des genoux. 
Moins visible, elle est tout aussi désagréable. Le mec se croit sur son sofa et écarte tout ce qu'il peut écarter, au prétexte que, probablement, il est grand et donc ses genoux touchent le siège de devant. Et ben la aussi, guess what coco ? Moi aussi mes jambes sont immenses et je touche le siège de devant, et en plus, j'ai besoin de les étendre régulièrement pour raison médicale. Non mais. Petit con, va. Cette bataille-la se retrouve également souvent dans le métro. À tel point que la ville de New York a réalisé une grosse campagne de comm. sur le sujet l'an dernier. Cette campagne à été très critiquée en raison du montant investi, mais personnellement, je la trouvais au moins aussi intelligente que celle qui explique qu'on ne doit pas s'y couper les ongles. Enfin, il y a des jours où, comme aujourd'hui, la bataille se joue au niveau des pieds (techniquement, aujourd'hui je fais le doublé accoudoir et pieds). Parce que pas de bol, le pied du siège de devant est sur ma partie du siège. Si j'étais ingénieur concepteur d'avions,je ferais attention à ça, moi. Le pied il servirait à délimiter la frontière entre deux sièges. Il ne serait pas en plein dernier tiers du siège. À croire que les mecs qui designent les avions, c'est les mêmes qui mettent autant de toilettes femmes que hommes dans un lieu public (pour le coup, là, la proportion 1/3 2/3 aurait été bien vue) et qui ne mettent pas d'escalators pour accéder aux plateformes des trains à la Part-Dieu, tiens.

Alors, comment réagir ?
(Puisqu'il semblerait que la violence ne soit pas une solution...)

1) Ne rien faire et te ratatiner sur ton siège parce qu'aujourd'hui, Raoul avait les genoux  en dehors et donc toi, en tant que sa voisine, tu as l'honneur de sentir son genou contre le tien. Ou pas et c'est pour ça que tu es toute ratatinée sur ton siège.

2) La violence. Un bon coup de latte et tout rentre dans l'ordre, j'en suis sûre. Ah non, pardon, on a dit que la violence n'était pas une solution, pardon.

3) Lui dire gentiment "pardon Raoul, mais t'as les genoux cagneux et ça me fout la gerbe de les voir d'aussi près, est-ce que tu aurais l'amabilité de les garder pour toi, je te prie ?" (On a dit gentiment)

4) Tenter l'humour "oh oh, tu t'es cru à un cours de stretching la?". NDLR: toujours commencer ses phrases humoristiques par "oh oh": à moins qu'on ne soit le père Noël, ça envoie un message du type "attention je vais faire de l'humour". NDLR2: Raoul étant souvent un homme, connaît-il le stretching?

5) La jouer sneaky et regagner petit à petit du terrain. Technique approuvée régulièrement par une de mes copines qui s'y connaît pas mal question accoudoirs. Elle a mené plusieurs batailles sur ce terrain. -Flash spécial: je viens de profiter d'un mouvement de ma voisine pour récupérer la place de droit de mon pied.droit lui aussi. En revanche j'ai dû concéder l'accoudoir, on ne peut pas gagner sur touts les fronts en même temps- ceci étant donc l'une des techniques pour regagner du terrain. Pousser subtilement le coude de l'autre en est une autre. Personnellement j'ai les coudes tellement pointus, que c'est compliqué

6) La violence. Comment ? Non, toujours pas ?

7) Tenter le dialogue après un passage en force. Cette méthode, très employée par la diplomatie chinoise, et que j'ai moi-même testée juste avant de débuter cet article, ne fonctionne pas, la meuf m'ayant dit "la place de tes pieds c'est pas la, t'as qu'à mettre ton sac au-dessus, moi aussi j'ai mon sac". Du coup, j'ai commencé à écrire sinon je revenais à la solution 2, qui, apparemment, n'est pas non plus une solution approuvable.

8) Demander l'intervention de l'hôtesse. Je finis par croire que c'est la meilleure solution. Pi bon, ça te donne une vraie occasion d'allumer le bouton au-dessus de toi pour appeler une hôtesse justement. T'as un peu l'impression d'être une star, à qui on vient refaire ses lacets parce que comme c'est une star, elle pouvait pas les refaire elle-même.

9) Acheter un jet privé. À la limite de la limite, tu voyages en première. 

10) Devenir président de la république. À bord d'Air Force One, personne ne viendra te faire du genou ou te chopper ton accoudoir.

Sur ce, je vais tenter une autre méthode avec Raoulette, là, parce que non seulement je lui ai laissé l'accoudoir mais en plus, elle recommence à confondre mon pied avec celui du siège et me l'écrase gentiment. Ah oui, inutile de préciser que Raoulette, elle était évidemment multi-catégories hein et qu'à cause d'elle je pète la dalle en puant le calamar frit.

N'hésitez pas à partager vos bonnes pratiques...


4 commentaires:

  1. J'adore ton article : j'ai fait un voyage mémorable en revenant de Thailande avec un gros irakien baraqué qui s'était attribué la plage côté couloir, me reléguant avec mon fils sur les 2 places côté hublot pour mieux étaler ses grosses cuisses... Il a passé le voyage à ronfler, nous obligeant à nous tasser dans un coin et espérant que notre vessie tiendrait le coup ... Finalement, cette dernière n'y tenant plus, j'ai tenté l'escalade avec mon fiston ... Opération réussie !

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    1. Hahaha mais tellement! J'ai aussi déjà tenté le saute mouton par dessus des voisins endormis...

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