jeudi 3 avril 2014

Back to work, Baby, this is America !

Depuis que je suis ici, je ne crois pas avoir encore beaucoup parlé de mon travail. Pourtant, rappelons-nous-le (mon dieu que la construction de cette phrase est dissonante), je suis ici pour le travail, avant tout. Donc, je disais, mon job. Une partie dudit job consiste à assister à des congrès, colloques et autres salons, pour essayer de mieux comprendre le marché des telco aux US. Depuis hier, je suis donc au 23e étage d'un hôtel, à 30mn à pied de chez moi (le détail a son importance car je traverse Times Square à pied matin et soir et c'est quand même un émerveillement à chaque fois, il faut bien le dire).


Le sujet du colloque est assez technique et, étant donné le niveau de mes connaissances techniques, je suis de temps à autres, quelques peu dépassée par les événements. Le principe est simple: des gars (parce que, oui, ce sont essentiellement des hommes, il n'y a même pas dix femmes sur la centaine de personnes présentes) viennent faire une prez de vingt minutes environ, sur la façon dont dans leur entreprise, ils abordent le sujet. Ensuite, s'ensuivent des questions-réponses avec le public, le tout étant soigneusement minuté et après 3 questions, on passe au sujet suivant sans transition, aucune. Parce que oui, ici, on est obligé de limiter le nombre de questions-réponses, contrairement à une assistance française ou personne n'oserait prendre la parole !!! Bon, soyons honnêtes, les interventions ne sont pas toutes de très haut niveau et les présentations restent relativement généralistes (enfin, de ce que j'en comprends). Le tout est parfois entrecoupé de tables rondes ("panels" en américain) où quelques gars donnent aussi leur point de vue sur un sujet précis.
N'étant parfois pas toujours complètement concentrée sur le fond, j'ai pu faire quelques observations, que je vais vous présenter ci-dessous évidemment.

[Un de ces speakers travaille chez Nike, sauras-tu retrouver lequel ?]
Pour introduire les deux jours de conférence, le speaker (qu'on appellera Monsieur Loyal pour les besoins de l'histoire) a pris 5 minutes pour 1) nous accueillir 2) nous expliquer les consignes de sécurité dans la salle et comment évacuer si on ne se sent pas bien et 3) remercier les sponsors, qu'il a tous cités un par un, ce qui a donc constitué 70% du temps de son introduction. Un peu surprenant pour un français.

Ensuite, lors des présentations, le sujet de l'argent et du ROI sont systématiquement abordés. Et si le gars ne le fait pas dans sa présentation, il doit immanquablement répondre à la question "and are you profitable?" durant les questions-réponses.
Il y a quand même un sujet sur lequel nous pourrions prendre des leçons : les slides. Clairs, simples, plein de graphs, les gars font leur speechs sans même lire ce qui est écrit sur le power point ! Bon, j'imagine que le côté light c'est aussi parce qu'ensuite ces présentations peuvent être diffusées mais quand même, ça dynamise énormément la présentation. Le ton un peu "cow boy" employé par certains participe aussi sans doute de ce dynamisme, hein, les interpellations du public, les changements de ton... et puis.. ça reste des américains, quand ils ont une question à laquelle ils ne peuvent pas répondre, notamment pour des raisons de confidentialité, là où, en France, on ferait une très jolie réponse de politicien, eux n'hésitent pas à dire "I cannot answer this question, sorry guys". Un petit mot aussi sur la première speaker hier matin, à qui on a posé je ne sais plus trop quelle question et qui est partie dans une de ses tirades que seuls les américains peuvent sortir du style "vous savez ce que j'aime dans cette industrie et pourquoi je me lève tous les matins tellement contente de venir travailler? Parce que je vois les étoiles dans les yeux des enfants, parce cette industrie est magique, parce que nous changeons le monde". Mmmh. Suis pas sûre qu'on travaille dans le même domaine en fait.

[des étoiles dans les yeux des enfants, donc]
Ensuite, il faut quand même que je vous parle des "speakers", les petits gars qui nous font les conférences. Pour le coup, il y a une vraie différence avec une conférence en France! Peut-être aussi cet aspect est-il renforcé par le fait que ce ne sont pas des marketeurs pour la plupart, mais quand même... Va falloir qu'on parle look, là, les cocos !!! Quand j'en suis à trouver que les seuls qui sont correctement habillés sont des anglais et des portugais, j'ai envie de dire... [mais je ne le dirais pas]. On est plus proche du look d'un vieux prof de fac ou de prépa poussiéreux (la veste en tweed en moins peut-être, mais quand même !!!) que du look The Kooples auquel j'ai été habitué avec Mickael Twin ! Sérieusement, en France, on n'oserait pas faire des présentations habillé comme ça. A noter quand même, qu'il y a un certain effort vestimentaire pour l'occasion, puisque tous les hommes sont en costard ou presque et aucun ne porte de chaussures de randonnée.

Enfin, le principe de ces colloques est avant tout de réseauter, une activité fort nouvelle pour moi et ce, d'autant plus que les américains viennent très facilement te parler, que ce soit donc chez Ikéa ou dans un salon professionnel. Bien sûr, étant données mes grandes facilités de sociabilisation, outre la barrière de la langue, j'ai quand même récupéré 5 cartes de visite (surtout parce qu'on me les tendait et que par politesse, je ne pouvais décemment pas les refuser), principalement lors de l'afterwork sur un rooftop hier soir ;)




1 commentaire:

  1. Et encore, t'as pas encore fait la période Thanksgiving / Noël... Niveau vestimentaire, ça cartonne. Colin Firth et son pull (Marie, si tu lis ça...) à côté...

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